Biobleud et Lobodis témoignent de leur démarche RSE
La RSE (Responsabilité sociale et environnementale) était le thème d’un webinaire organisé par IBB, le réseau Initiative Bio en Bretagne, le 25 mars dernier. La rencontre à destination des adhérents a permis de découvrir deux expériences concrètes de démarche RSE installée dans les entreprises : celle de Biobleud dans le Finistère et celle de Lobodis en Ille-et-Vilaine.
La RSE (Responsabilité sociale et environnementale) était le thème d’un webinaire organisé par IBB, le réseau Initiative Bio en Bretagne, le 25 mars dernier. La rencontre à destination des adhérents a permis de découvrir deux expériences concrètes de démarche RSE installée dans les entreprises : celle de Biobleud dans le Finistère et celle de Lobodis en Ille-et-Vilaine.
« Embarquement vers la RSE », la responsabilité sociétale des entreprises, tel était le thème du séminaire en ligne organisé par IBB, le réseau Initiative Bio en Bretagne, le 25 mars 2021, à destination de ses adhérents. Le webinaire était animé par Fabienne Delaby chargée de veille et documentation au CRIBB, le Centre de ressources et d’information sur la bio en Bretagne. Sylvie Siorat, cheffe de projet transformation digitale à IBB, le réseau de l’Initiative Bio Bretagne a présenté la démarche RSE. Deux intervenants ont ensuite parlé de leur expérience au sein de leur entreprise adhérente à IBB. Ophélie Poder est chargée de mission RSE chez Biobleud, fabricant de pâtes prêtes à dérouler, de crêpes et galettes ainsi que de blinis. Elle a témoigné de la mise en place de la RSE dans son entreprise depuis 2015. Frédéric Lerebour, directeur exécutif chez Lobodis, a présenté la démarche Act & Respect développée chez Lobodis, torréfacteur breton.
La RSE est née du constat de l’accroissement de la population mais aussi des inégalités qui se creusent. Notre planète comptait 900 millions d’habitants en 1800, elle en compte 7,8 milliards en 2021, a rappelé Sylvie Siorat en préambule. « On commence à en voir les conséquences, » a-t-elle poursuivi.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la RSE qui est fondée sur trois composantes : sociétale, environnementale et économique. La RSE regroupe un ensemble de pratiques mises en place par les organisations. « C’est une démarche volontaire, » a souligné Sylvie Siorat en lançant cependant : « l’environnement, ce n’est plus une option, il faut préserver nos ressources naturelles ! ».
Pour initier la démarche, la norme Iso 26 000 est un cadre de réflexion. Elle n’est pas certifiable mais « c’est un outil qui guide sur la voie de la RSE, » assure la cheffe de projet. La démarche n’est pas tournée vers l’entreprise mais vers l’extérieur car elle intègre tout un écosystème.
Pour appuyer ses propos elle a présenté la « fleur de la qualité de vie au travail » qui repose sur des principes clés :
Redevabilité
Transparence
Comportement éthique
Reconnaissance des intérêts des parties prenantes
Respect du principe de l’égalité
En interne, la démarche RSE aide à attirer et garder de nouveaux collaborateurs, développe le sentiment d’appartenance et de fierté vis-à-vis des entreprises, développe l’intelligence collective et l’innovation et permet de réduire les coûts de consommation d’eau et d’énergie notamment, note Sylvie Siorat. « Les entreprises en RSE voient leur performance augmenter, » c’est ce que montrent les retours sur expérience. La loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises propose 3 niveaux d’engagement et différentes étapes pour y parvenir. L’important est de « hiérarchiser les enjeux, » affirme-t-elle. Il ne faut pas vouloir tout transformer. Autre piège à éviter : considérer la RSE comme un moyen de faire du « greenwashing ».
Un arbre pour schématiser le projet RSE de Biobleud
Ophélie Poder a présenté « l’arbre RSE » de l’entreprise Biobleud, installée à Ploudaniel dans le Finistère, dont la production est 100 % bio depuis les années 90. « Les feuilles et les fruits sont les projets, » a-t-elle expliqué, « quand un projet est mené à bien, la feuille tombe et est remplacée. » Le premier rapport RSE a été établi en 2019 et c’est en 2020 qu’une personne dédiée à la RSE dans l’entreprise a été embauchée. Aujourd’hui, « la RSE est intégrée dans la gouvernance, » note la chargée de mission. « Un comité RSE se réunit tous les 15 jours, une journée RSE a lieu une fois par an, une gazette RSE est éditée une fois par mois ». Et d’ajouter : « nous sommes une entreprise en pleine croissance et en bonne santé, avec un climat social apaisé et des facilités de recrutement. » Ses conseils pour une mise en place de la RSE réussie :
Embaucher une personne dédiée et s’imprégner du sujet en étant soutenu par la direction
Faire un état des lieux d’entrée et structurer la démarche selon les piliers de la norme Iso 26 000
Procéder par étapes en commençant par ce que l’on aime.
Des engagements « Act and respect » chez Lobodis
Frédéric Lerebour, à la tête de l’entreprise Lobodis, basée à Bain de Bretagne, en Ille-et-Vilaine, a obtenu une première license « Fairtrade » pour ses cafés « pure origine » en 1993. Le premier café bio a été commercialisé en 1994. C’est à cette époque que l’entreprise s’engage dans le commerce équitable et que naît sa culture sociétale. La démarche qui a grandi pas après pas regroupe plusieurs engagements « Act and respect ». Cette démarche RSE s’appuie sur les fondamentaux de la norme Iso 26 000. Elle est validée par des évaluateurs extérieurs.
L’étape de départ a consisté à définir l’écosystème. « C’est la première chose que l’on a posé, » explique Frédéric Lerebour, « car l’entreprise est un organisme vivant qui vit dans un écosystème ».
Il faut hiérarchiser, planifier, faire des choix. C’est une démarche volontaire mais « ce sont les dirigeants qui posent la vision et donnent les ressources nécessaires aux équipes pour mettre en place. » Pour le patron de Lobodis, il s’agit là d’une « démarche concrète, vivante et dynamique, » qui repose sur un « management collaboratif ». Chez le torréfacteur breton, la démarche RSE est basée sur 5 piliers auxquels correspondent des engagements qui se traduisent eux-mêmes en axes de travail. Chaque axe de travail se décline en plan d’action avec des indicateurs de suivi. Une arborescence assez proche de l’arbre RSE mis en place chez Biobleud.
Pour ouvrir ou fermer les axes de travail et appeler à agir, un comité RSE se réunit 4 fois par an. Le comité est aussi chargé de réévaluer annuellement les axes de travail. Chez Lobodis, une personne avait en charge la RSE jusqu’en 2020. Depuis plusieurs mois, ce n’est plus le cas. « On a estimé qu’on avait une maturité suffisante sur l’ensemble de nos pôles sans avoir la nécessité de quelqu’un pour l’animer, » explique Frédéric Lerebour. « C’est un défi qu’on s’est posé pour que l’ensemble de l’entreprise soit partie prenante. Cela responsabilise les collaborateurs. C’est un vrai choix que l’on assume aujourd’hui, » dit encore le chef d’entreprise sans certitude absolue de pouvoir maintenir cette décision dans le temps.
La démarche RSE peut-elle être un élément de communication vers les consommateurs ? La question a été posée aux intervenants à la fin de la rencontre. « Il faut la valoriser, » estime Ophélie Poder, mais « cela vient en plus ». Cela peut être un « vrai levier de fiabilisation par rapport aux consommateurs, » affirme aussi Frédéric Lerebour mais « la difficulté est de transmettre ». Cela prend du temps et « il faut faire adhérer au projet d’entreprise par petites touches ».