Aller au contenu principal

Le Synabio donne sa position sur les démarches HVE

Le Synabio publie un guide qui présente 18 indicateurs qui peuvent permettre aux entreprises de faire évoluer leurs pratiques. Il reproche entre autres à la certification HVE et aux démarches d’agriculture de conservation leur engagement insuffisant sur le plan environnemental et en particulier vis-à-vis de la réduction des produits phytosanitaires.

© Synabio

En décembre 2020, le Synabio, syndicat national des entreprises bio, communiquait autour de 18 indicateurs pour intégrer la biodiversité au sein des entreprises bio. Le syndicat poursuit sa démarche et appelle les entreprises à aller au-delà du règlement bio européen. Il vient de publier un guide pédagogique pour aider les entreprises à comprendre et préserver la biodiversité dans les chaînes de valeur bio.

Le guide est structuré en trois parties présentant :

. les forces et les faiblesses de la bio en matière de biodiversité,

. les enjeux prioritaires pour les entreprises bio et les 18 indicateurs de progrès

. les méthodes et outils pour aider les entreprises dans la mise en œuvre d’une stratégie de biodiversité

Le guide comprend également un glossaire biodiversité.

Pas toujours d'amélioration des performances environnementales avec la HVE

Ce document est aussi l’occasion pour le Synabio de rappeler sa position vis-à-vis des démarches HVE (Haute valeur environnementale) et d'agriculture de conservation.

La HVE « permet une amélioration de certaines pratiques agricoles, notamment avec un module dédié à la biodiversité, » observe le Synabio. Cependant, « les objectifs associés et le système de notation ne semblent pas suffisamment exigeants, à ce jour, pour produire des résultats probants sur la biodiversité, » poursuit le syndicat. S’appuyant sur des analyses du think thank Iddri (Institut indépendant de recherche sur les politiques et plateformes de dialogues multiacteurs), le syndicat du bio indique que les données statistiques montrent que « les exploitations de certaines filières comme la viticulture ou le maraîchage peuvent obtenir la certification sans aucune amélioration de leur performance environnementale ». Le Synabio propose donc une révision de la certification HVE.

De même pour les labels et démarches d’agriculture de conservation basée sur 3 pratiques agroécologiques pour la préservation de la fertilité des sols : la diversité d’assolement, la couverture permanente du sol par du végétal et la réduction, voire la suppression, du travail du sol. « Si tout le monde s’accorde sur l’intérêt de ces 3 pratiques agroécologiques pour la préservation de la fertilité des sols, » admet le Synabio, « il apparaît que des engagements sont nécessaires quant à la réduction de l’usage, voire l’abandon, des produits phytosanitaires de synthèse… » Le syndicat « regrette qu’à l’inverse du label bio, l’usage de la chimie de synthèse ne soit pas interdit par ces démarches ou, à minima, conforme aux objectifs de réduction des plans Ecophyto I et II, alors même que cela représente l’une des principales pressions sur la biodiversité ».

Défense de la biodiversité

Dans ce contexte, les acteurs de la bio réaffirment leur volonté de « s’emparer de la thématique de la biodiversité ». Pour œuvrer dans ce sens, le réseau Synabio a initié un groupe de travail composé d’une dizaine d’entreprises fortement engagées en matière de biodiversité. C’est ce groupe de travail qui a notamment abouti à la définition des indicateurs de progrès pour les filières bio. Cette démarche a été menée « en concertation avec un nombre significatif de parties prenantes du secteur de la bio, dont une vingtaine de partenaires et d’ONG environnementales, » souligne le Synabio.

Pour saluer la sortie de son guide, le Synabio organise une matinée spéciale biodiversité en présence des entreprises du réseau et de ses principaux partenaires. Distribution du guide, partages de bonnes pratiques, tables rondes… La rencontre se déroulera le 24 juin, à Paris, de 9 h 30 à 13 h. Les préinscriptions sont ouvertes en ligne.

Les plus lus

    Nathalie Marchand  De gauche à droite : Henri Godron, président de Biocoop et Frédéric Faure, vice-président de Biocoop, au salon Marjolaine, au parc floral à Vincennes.
Agriculture bio : comment Biocoop réagit face aux difficultés de l’amont ?
Si son chiffre d’affaires s'affiche en hausse (+8% depuis le début de l’année), l’enseigne spécialisée Biocoop s’inquiète de l’…
Femme avec un bidon devant machine à collecter urine
Doit-on utiliser l’urine et les fécès humains en agriculture bio, s’interroge la Fnab ?
La Fnab a organisé le 7 novembre un webinaire sur l’utilisation des excrétats humains pour la fertilisation des sols. De…
 Vaches laitières en système bio dans un pâturage dans le Calvados
Crédit d’impôt bio : la Fnab réclame 6000 euros par ferme
Afin de soutenir les agriculteurs bio en difficulté, la fédération nationale d’agriculture biologique demande l’augmentation du…
Feuille de vigne attaquée par le mildiou.
Traitement du mildiou : les découvertes de gisements de cuivre sont de plus en plus rares
Selon une récente note du cabinet Ernst & Young, le cuivre risque de devenir un minerai rare, ce qui est une mauvaise…
plusieurs champs avec la ville en arrière-plan
Lyon Métropole rejoint le réseau Territoires Bio Pilotes
A l’occasion du Salon des Maires et des Collectivités Locales qui se tient à Paris du 19 au 21 novembre, la Métropole de Lyon…
Lactalis : « Il y aura une solution pour chaque éleveur », promet l'Unell
Lait
L’association d’organisation de producteurs en contrat avec Lactalis, l’Unell, a présenté son plan d’action collectif le 5 …
Publicité