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Fertilisation : l’apport de phosphore passe au second plan en bio à cause de la conjoncture

La conjoncture actuelle impose aux agriculteurs biologiques de faire des économies sur l’amendement des sols. L’apport de phosphore en pâtit.

Epandage de matière organique. Epandeur à fumier et compost RollMax de Rolland (chez David Dos Reis) . Fertilisation. Fertilisant. Apport de fientes de volailles. ...
L'apport de fientes de volaille constitue l'une des meilleures solutions pour apporter du phosphore aux sols en bio.
© G. Coisel

« Les agriculteurs bio apportent peu de phosphore, car ils ont peu d’options, souligne Jean Arino, de la chambre d’agriculture du Gers. Le phosphate naturel n’est actif que dans les sols très acides. La poudre d’os n’est pas non plus efficace dans les sols calcaires. Dans le compost de déchets verts, la minéralisation du phosphore est très lente, surtout s’il comporte du broyat de conifères. Les fientes de volaille sont une solution. Mais vu la conjoncture, beaucoup de producteurs feront l’impasse. Avec un blé à 200 euros la tonne, aucune fertilisation n’est rentable. »

Céréalier dans le Gers sur 250 hectares, Régis Caumont apporte des fientes de poules sur ses blés, maïs et tournesols depuis sa conversion bio en 2010. « Cet engrais équilibré permet de couvrir en même temps les besoins en azote et en phosphore, dont nos sols ne sont pas riches, témoigne-t-il. Même si un déficit de phosphore se voit moins vite qu’une carence en azote ou en potassium, cela reste à surveiller. Cet engrais me coûte 100 à 110 euros la tonne rendu champ. Si la conjoncture ne s’améliore pas, j’en mettrai peut-être moins. »

« Le phosphore n’est pas la priorité »

Jean-François Minvielle, bio depuis 2011 sur 77 hectares, n’apporte déjà plus rien. « Ce n’est plus rentable. Je gère la fertilisation avec des couverts végétaux sur 100 % de ma sole : des mélanges d’espèces avec des légumineuses pour capter l’azote. Cela me coûte déjà 150 à 200 euros par hectare. Quand le blé était à 400 euros la tonne, j’avais essayé des engrais NPK et du compost de déchets verts. Aujourd’hui, on est secoué par les marchés et par le changement climatique qui amène des ravageurs qu’on ne maîtrise pas : le phosphore n’est pas la priorité ! »

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