[Auxiliaire] Les chrysopes, prédateurs redoutables des pucerons
Une larve de chrysope consomme des centaines de pucerons durant son existence. Les chrysopes sont des alliées très utiles aux cultures, à partir de la fin du printemps.
Une larve de chrysope consomme des centaines de pucerons durant son existence. Les chrysopes sont des alliées très utiles aux cultures, à partir de la fin du printemps.
Reconnaître les larves prédatrices et les adultes de chrysopes
Au début de l’automne, de délicats insectes de couleur vert pomme pénètrent dans les habitations pour y passer l’hiver. Ils font 2 centimètres de long, ont les yeux dorés et les ailes finement nervurées comme de la dentelle. Ce sont les adultes de chrysopes (genre Chrysoperla). Les larves de ces insectes névroptères sont des prédateurs de pucerons particulièrement voraces. On les surnomme « lions des pucerons ».
Ces larves sont munies de trois paires de pattes et présentent un corps allongé (1 cm de long au dernier stade) avec des tubercules et soies sur les côtés de chaque segment du thorax et de l’abdomen. Ces larves arborent une paire de mandibules en forme de longs crochets leur servant à saisir les pucerons, les transpercer et ingurgiter le contenu grâce à une salive qui liquéfie les tissus intérieurs de leurs proies ! Les œufs de chrysopes sont facilement reconnaissables également : on les trouve sous les feuilles, reliés par un long pédoncule.
Des moyens de préserver les chrysopes
Parcellaire : les haies et les bandes enherbées (fleuries) constituent le gîte et le couvert pour les adultes de chrysopes. On privilégiera les essences dans les haies et les espèces dans les bandes enherbées fleurissant précocement au printemps pour fournir nectar et pollen aux adultes avant les pontes en avril et l’éclosion des larves en mai. Les adultes sont actifs surtout en fin de journée, voire la nuit. En conséquence, les fleurs ouvertes le soir comme celles de bleuet ou de carotte leur sont favorables.
Pratiques culturales : les traitements insecticides ont un impact sur les populations d’insectes auxiliaires dont les chrysopes. Certains produits peuvent se montrer sélectifs de ces chrysopes. Malgré tout, il faudra veiller à limiter voire abandonner les traitements lors de la forte activité des larves, entre mai et septembre. Certaines huiles utilisées lors de traitements sont également connues pour avoir un effet néfaste sur les œufs.
Lutte biologique : des larves de chrysopes sont vendues dans le commerce (jardineries). Leur utilisation peut être efficace dans un espace limité (jardins, serres) mais elle n’est guère transposable en situation de parcelles de grandes cultures. Mieux vaut agir sur l’environnement de celles-ci pour favoriser les auxiliaires.
Cinq points clés sur les chrysopes
Une cinquantaine d’espèces de chrysopes existent en France dont cinq à dix rencontrées sur les cultures. Les deux principales sont Chrysoperla carnea, au nord de la Loire, et Chrysoperla lucasina, au sud.
Jusqu’à 30 pucerons par jour et 500 durant son développement : les larves de chrysope sont des prédatrices hors pair, ingurgitant d’autres espèces comme des acariens. On les rencontre à partir du mois de mai. Leur activité est intense entre juin et septembre.
Une femelle pond jusqu’à 40 œufs par jour quand elle est bien alimentée et 800 durant sa vie. Les adultes se nourrissent de nectar et de pollen, d’où l’importance des plantes fleuries à proximité des parcelles.
Betteraves, pommes de terre, maïs, légumineuses… les chrysopes montrent leur efficacité surtout dans les cultures d’été, moins sur les colza et céréales d’hiver.
Deux à cinq générations d’individus se succèdent sur une année. Les chrysopes hivernent à l’état adulte dans les sous-bois, les habitations…