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Bilan de campagne en demi-teinte pour la luzerne déshydratée

L’humidité de 2021 n’a pas totalement réussi à la luzerne, qui a le vent en poupe auprès des politiques publiques. La déshydratation continue de gagner du terrain, en bio comme en conventionnel.

© V. H.-Q.

Pour la luzerne, 2021 n’a pas été une année atypique parmi les dix dernières, toutes soumises aux aléas climatiques. Les rendements ont été bien supérieurs à l’année 2020, ils reviennent presque à la normale, mais sont tout juste satisfaisants. Les conditions météorologiques humides ont permis une bonne implantation mais ont été plutôt néfastes pour le reste de l’itinéraire technique. « En tout, ce sont 14 jours cumulés d’arrêt de chantier qu’il a fallu gérer », souligne Pierre Begoc, directeur de Désialis (un des leaders français de la luzerne déshydratée). L’humidité a décalé le cycle de production de la luzerne en retardant les passages dans les champs. La principale conséquence est que seulement 30 % des surfaces de quatrième coupe ont pu être récoltées. Les stocks sont historiquement bas après avoir été mobilisés pendant trois années de suite. « Le taux de protéine dans la luzerne avoisine les 18 %, ce qui est assez décevant par rapport à d’autres années. »

La vente de luzerne déshydratée bio est en croissance continue depuis 2016 (elle représente aujourd’hui 10 % de la production), la surface cultivée en luzerne a aussi augmenté (en accord avec la volonté du ministère de l’Agriculture), et en 2021 il y a eu 70 000 hectares destinés à la luzerne déshydratée, ce qui correspond à une augmentation de 5 % par rapport à 2020.

Les avantages pour les éleveurs

Du point de vue des éleveurs, la déshydratation de la luzerne est un travail à façon qui permet de nourrir les chèvres avec un aliment dont la qualité est assurée. La récolte et l’acheminement en usine sont assurés par la coopérative, qui livre à l’éleveur sa propre luzerne une fois celle-ci déshydratée. Les politiques publiques incitent fortement à la production de protéagineux : la culture de la luzerne voit ses aides couplées reconduites et bénéficiera de nouveaux dispositifs de soutien dans la Pac 2023. La culture de luzerne constituera donc un atout pour toucher les écorégimes et le programme opérationnel finançant les investissements dans la filière protéagineux.

Le saviez-vous ?

De nos jours, 24 usines font de la déshydratation de luzerne (majoritairement en Champagne-Ardenne). Les deux tiers de la luzerne sont transformés en granulés et un tiers en balle.

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