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Bien choisir sa remorque autochargeuse

La réussite de l’ensilage d’herbe à la remorque autochargeuse est conditionnée par un choix de machine adapté à son exploitation. Si le volume et le nombre de couteaux figurent en première ligne, d’autres points techniques sont à étudier.

<em class="placeholder">Remorque autochargeuse Bergmann dans un champ avec tracteur Fendt</em>
Le choix du volume de la remorque autochargeuse dépend de la quantité d'herbe que l'on souhaite récolter en une journée et de l’éloignement des chantiers.
© Bergmann

« Avec l’agrandissement des fermes et des troupeaux, la taille des remorques autochargeuses achetées en individuel a beaucoup évolué ces dernières années, constate Antony Lepeltier, responsable produit chez Pöttinger. La puissance des tracteurs n’est plus vraiment un facteur limitant. Un 150 chevaux est devenu courant et, dans les grosses structures qui ont de la surface, c’est même un 200 chevaux. » Les éleveurs adeptes de l’ensilage à l’autochargeuse sont soucieux de leur autonomie dans l’organisation des chantiers. « Ils privilégient la qualité de récolte en réalisant de plus petites coupes. Ils valorisent la moindre fenêtre météo pour récolter au bon stade. »

<em class="placeholder">Remorque autochargeuse Pöttinger Jumbo 7380 sur la route avec un tracteur Steyr</em>
Les capacités routières ne sont pas à négliger pour des remorques autochargeuses qui parcourent de longs trajets. © Pöttinger

Un volume utile dépendant des trajets

D’où l’importance de sélectionner un volume de remorque correspondant à la quantité d’herbe récoltée en une journée. Un calcul qui doit prendre en compte la distance moyenne des parcelles par rapport au silo. « Un éloignement de 4 à 5 kilomètres est idéal pour ne pas surdimensionner la machine. Mais il est courant de voir des chantiers à 10-15 kilomètres, ce qui oblige à jouer sur le volume de chargement pour limiter le nombre de trajets », indique le spécialiste. Dans certaines fermes, la capacité de la remorque peut être influencée par son utilisation à d’autres tâches que l’ensilage d’herbe, comme l’affouragement en vert ou le transport.

<em class="placeholder">Remorque autochargeuse Strautmann dans un champ avec un tracteur New Holland</em>
La remorque autochargeuse procure une autonomie dans la réalisation des chantiers d'ensilage d'herbe. © Strautmann

Moins d’affouragement, mais plus de transport

« Les machines qui font aussi de l’affouragement en vert restent cantonnées à des fermes laitières de taille moyenne. Dès que le troupeau atteint un certain effectif, cela devient trop contraignant en termes d’organisation. La variabilité de la qualité de l’herbe est aussi plus difficile à gérer pour équilibrer la ration. En revanche, les remorques sont de plus en plus utilisées pour le transport, principalement à l’ensilage de maïs. » L’adéquation entre le volume et la charge utile prend alors toute son importance, suivant la densité de la matière transportée. Ainsi, dans une même gamme, certains modèles seront aptes au transport, quand d’autres seront réservés à la récolte. Un constructeur s’illustre dans l’adaptation de ses remorques pour le transport. Les Cargos de Fliegl (anciennement chez Claas) se caractérisent par leur ensemble pick-up, rotor et système de coupe entièrement démontable pour gagner trois tonnes de charge utile.

Des pick-up de plus en plus larges

Le système d’alimentation de l’autochargeuse conditionne à la fois son débit de chantier et sa qualité de coupe. Une largeur de pick-up d’environ 1,80 mètre s’affiche comme un standard sur la plupart des machines d’entrée de gamme. Au-dessus, celles visant les utilisations intensives accèdent à des ramasseurs de plus de deux mètres. « Les grosses fermes se tournent désormais vers les modèles habituellement réservés aux ETA ou Cuma, dont le pick-up atteint 2,30 mètres », confirme Antony Lepeltier. La qualité de ramassage du pick-up dépend notamment de sa capacité à suivre les mouvements du terrain, sans gratter la terre. À noter que les Allemands Strautmann et Bergmann se sont illustrés en déclinant une version de pick-up à dents en plastique, conseillée pour les parcellaires accidentés. Plusieurs constructeurs proposent aussi un entraînement hydraulique du pick-up, autorisant une adaptation du régime en fonction du volume de fourrage ou de la vitesse d’avancement.

<em class="placeholder">Rotor de remorque autochargeuse Pöttinger</em>
Le diamètre et le nombre de rangées de dents des rotors va généralement de pair avec le débit de la remorque autochargeuse. © Pöttinger

La coupe courte mise en avant

Le cœur de la machine réside dans son rotor d’amenage caractérisé par son diamètre, son nombre de rangées de dents, sa largeur et son système de coupe. C’est en effet ces deux derniers critères qui vont déterminer la longueur de coupe de l’herbe. « On observe une tendance à la coupe courte dans les régions laitières. Le but est de faciliter le tassement et la reprise du tas et d’améliorer l’ingestion. Les éleveurs allaitants suivent moins cette tendance, préférant conserver de la fibre avec l’ensilage brins longs traditionnellement pratiqué avec l’autochargeuse. Cela implique en revanche de prendre son temps au tassage. » Les premières machines adaptées à l’ensilage embarquent une trentaine de couteaux produisant une longueur de coupe théorique aux alentours de 40 mm. Les plus grosses autochargeuses accèdent à des dispositifs dépassant les 40 couteaux pour atteindre les 35 mm. Mais plusieurs constructeurs proposent désormais une solution pour la coupe très courte, procurant des brins de moins de 30 mm avec plus de 60 couteaux.

Le chargement automatisé

Le volume d’une remorque autochargeuse ne sera pleinement valorisé que si son chargement est maîtrisé. Sur de nombreux modèles, le flux de matière venant du rotor est accompagné par un fond mouvant incliné en partie frontale. Sur les Cargos de Fliegl, cette zone est mobile : elle s’incline à 45 degrés au chargement et revient à l’horizontale pour la vidange. Elle dégage aussi de l’espace pour l’entretien en pivotant à 90 degrés vers le bas. Autre équipement couramment employé, le volet frontal situé au sommet de la caisse comprime et accompagne l’herbe. Celui-ci est associé à un capteur de pression autorisant un pilotage automatique de l’avancement du fond mouvant, un second capteur sur la porte arrière stoppant ce dernier lorsque la caisse est pleine. L’automatisme est complété sur certaines machines par un capteur de couple sur l’entraînement du rotor, permettant de gérer encore plus finement la compression du fourrage. Une autre façon d’optimiser le chargement et de gagner en volume consiste à choisir une machine disposant d’une paroi frontale mobile. Son basculement vers l’avant en fin de chargement augmente jusqu’à 6 m³ le volume de certaines machines. Il améliore également l’évacuation de l’herbe à la vidange en s’inclinant vers l’arrière.

<em class="placeholder">Monte pneumatique de remorque autochargeuse Fendt </em>
L’augmentation de la largeur et du diamètre des pneumatiques limite le tassement, réduit les efforts de traction et améliore la stabilité de la remorque. © Fendt

Des pneus larges pour ne pas tasser

Parfois négligé, le choix des pneumatiques est pourtant primordial pour limiter le tassement et favoriser la repousse de l’herbe au niveau des passages de roues, notamment lors des années humides. « Les autochargeuses sont maintenant assez bien équipées de série. Jusqu’à 30 m³, les pneus de 620 mm sont les plus fréquemment montés. Au-dessus, on passe au 710, voire au 800 mm. » Le diamètre des roues évolue également à la hausse. « Le 22,5 est désormais réservé aux petites machines. Le 26,5 est devenu le standard, tandis que le 30,5 commence à arriver sur les modèles haut de gamme, le surcoût étant important. » Le choix des pneus se retrouve parfois limité par la hauteur de la remorque, lorsque celle-ci est contrainte par l’accès à un bâtiment.

<em class="placeholder">Remorque autochargeuse Schuitemaker sur la route</em>
Les capacités routières ne sont pas à négliger pour des remorques autochargeuses qui parcourent de longs trajets. © Schuitemaker

Le freinage pneumatique quasi incontournable

Du côté des essieux, la plupart des machines achetées en individuel disposent d’un tandem à suspension mécanique. Dans le cas des remorques polyvalentes amenées à faire beaucoup de transport, il peut s’avérer judicieux de sélectionner la version d’essieu offrant la meilleure capacité de charge pour favoriser la charge utile. Dernier point devenu crucial depuis le 1er janvier 2025, comme tous les véhicules remorqués, les autochargeuses sont obligatoirement équipées d’un système de freinage à double ligne. Les constructeurs étant majoritairement étrangers, ils privilégient la technologie pneumatique. Si votre tracteur est équipé en double ligne hydraulique, le choix d’une remorque compatible risque d’être limité à certains modèles disponibles en hydraulique. Attention aussi à la vitesse maximale homologuée : 30 ou 40 km/h. Dans le premier cas, le Code de la route vous imposera de rouler à 25 km/h !

<em class="placeholder">Remorque autochargeuse Fliegl avec  ensemble pick-up, rotor et système de coupe amovible démonté</em>
Afin d'augmenter la charge utile de sa remorque Cargos lorsqu'elle est utilisée uniquement au transport, Fliegl propose un ensemble pick-up, rotor et système de coupe amovible. © Fliegl

Côté éco

85 000 à 125 000 euros : c’est la fourchette de prix moyenne observée pour une remorque ensileuse polyvalente de 30 à 45 m³ DIN.

Simplifier l’affûtage des couteaux

<em class="placeholder">Démontage de couteaux sur une remorque autochargeuse Pöttinger</em>
La facilité d'accès aux couteaux de la remorque autochargeuse est un point décisif pour le confort de travail et le maintien de la qualité de coupe. © Pöttinger
La qualité de coupe d’une remorque autochargeuse est conditionnée par un affûtage régulier de ses couteaux. La facilité d’accès à ces derniers est ainsi primordiale pour intervenir rapidement. Heureusement, de nombreuses machines sont équipées d’une barre de coupe escamotable et pivotante. Cas particulier des remorques Schuitemaker, celles-ci disposent d’un système de coupe implanté au-dessus du rotor proposant un accès direct aux couteaux. Certaines marques fournissent des couteaux à double tranchant permettant d’allonger la durée d’utilisation entre deux aiguisages. Pöttinger et Krone se démarquent avec leur dispositif d’affûtage automatique embarqué. Une option onéreuse (10 000 euros prix catalogue chez Pöttinger), qui ne sera rentable que pour les gros faiseurs. Fendt offre une solution intermédiaire avec un kit d’affûtage embarqué sur la machine qu’il est nécessaire de déplacer sur toute la largeur de la barre de coupe.

Du volume et des ameneurs à peignes pour le foin

Dans les zones récoltant le foin en vrac, la remorque autochargeuse doit répondre à des exigences particulières, à commencer par le respect de la qualité du fourrage. Pour ce faire, les constructeurs conservent des machines équipées d’un ameneur alternatif à peignes, moins agressif pour le fourrage que les rotors. La récolte du foin s’effectue aussi avec un nombre limité de couteaux. La plus faible compression du fourrage dans la caisse et son poids limité conduisent à opter pour des machines de gros volume. Malgré leur grande taille, leur charge utile limitée et leur système d’amenage peu gourmand en puissance les rendent compatibles avec des tracteurs de puissance modeste. Dans le cas d’une utilisation intensive ou pour ceux récoltant à la fois de l’ensilage et du foin, une machine à rotor peut se justifier. Plusieurs constructeurs commercialisent d’ailleurs des modèles à rotor spécialement configurés pour les fourrages secs.

<em class="placeholder">Tracteur Fend dans un champ avec faucheuse frontale Fendt et remorque autochargeuse Fendt</em>
L'affouragement en vert avec une faucheuse frontale et une remorque autochargeuse se cantonne aux fermes de taille moyenne. © Fendt

<em class="placeholder">Pick-up de remorque autochargeuse Strautmann</em>
La largeur des pick-up de certaines remorques autochargeuses dépasse les 2 mètres. © Strautmann

<em class="placeholder">Pick-up de remorque autochargeuse Schuitemaker</em>
Le suivi du terrain est un élément essentiel pour les pick-up. Celui des autochargeuses Schuitemaker à la particularité d'être tiré. © Schuitemaker

<em class="placeholder">Pick-up de remorque autochargeuse Bergmann</em>
Des pick-up à dents en plastique ont fait leur apparition chez Bergmann et Strautmann. © Bergmann

<em class="placeholder">Système d&#039;affutage automatique de remorque autochargeuse Pöttinger</em>
Les systèmes d'affutage automatique ne sont rentabilisés que par les gros faiseurs d'ensilage d'herbe. © Pöttinger

<em class="placeholder">Accès aux couteaux par le dessus du rotor sur une remorque autochargeuse Schuitemaker</em>
L'accès aux couteaux par le dessus du rotor est une autre particularité des machines Schuitemaker. © Schuitemaker

<em class="placeholder">Couteaux de remorque autochargeuse Pöttinger</em>
La multiplication des couteaux permet d'obtenir des brins de moins de 30 mm. © Pöttinger

<em class="placeholder">Couteau à double tranchant de remorque autochargeuse Schuitemaker</em>
Les couteaux à double tranchant permettent d'espacer les affûtages. © Schuitemaker

<em class="placeholder">Fond mouvant de remorque autochargeuse Fendt</em>
Le fond mouvant incliné vers l'avant est devenu la norme sur de nombreuses remorques autochargeuses. © Fendt

<em class="placeholder">Partie avant du fond mouvant abaissée sur remorque autochargeuse Fliegl</em>
La partie frontale du fond mouvant des remorques autochargeuses Cargos de Fliegl peut s’escamoter pour faciliter l'accès au rotor et aux couteaux. © Fliegl

<em class="placeholder">Freinage double ligne pneumatique de remorque autochargeuse Fendt </em>
Le freinage double ligne pneumatique est majoritairement proposé par les constructeurs de remorques autochargeuses. © Fendt

<em class="placeholder">Remorque autochargeuse Fendt dans un champ avec un tracteur Fendt</em>
Les remorques autochargeuses dédiées à la récolte du foin affichent des volumes généreux, sans gros besoin de puissance. © Fendt

<em class="placeholder">Remorque autochargeuse Pöttinger Primo 801 Dry Forage pour fourrages secs</em>
Les remorques autochargeuses dédiées à la récolte du foin affichent des volumes généreux, sans gros besoin de puissance. © Pöttinger

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