COMMERCE
Ventes aux enchères, l'art de faire grimper les prix
Pas moins de trois ventes aux enchères ont été organisées durant le Sommet de l'Élevage, sans compter celles tenues en dehors de l'enceinte du salon.
Pas moins de trois ventes aux enchères ont été organisées durant le Sommet de l'Élevage, sans compter celles tenues en dehors de l'enceinte du salon.
En quelques années, elles sont devenues des évènements incontournables du Sommet de l'Élevage : les ventes aux enchères. Trois ont été organisées dans l'enceinte même de l'évènement dont une, nouveauté de l'année, dans le hall ovin pour des béliers hampshire, sortis de station. Les deux autres se sont déroulées dans le zénith : une multi-races avec Génétique de France et une spéciale limousin par Interlim. Le GIE L'Auvlim (groupement des éleveurs limousins d'Auvergne et Lozère) a également profité de la dynamique du Sommet pour tenir sa propre vente aux enchères dans une exploitation de Romagnat, le mercredi soir ; tout juste deux semaines après avoir organisé une autre vente spécial sans corne.
Deux taureaux à plus de 17 000 €
17 100 €. C'est le « top price » de la vente limousin d'Interlim pour un taureau acquis par un groupe de sept éleveurs français. Côté femelle, des acheteurs allemands n'ont pas hésité à surenchérir jusqu'à 8 200€ pour une génisse. Le prix moyen de cette vente qui proposait 23 animaux limousin, atteint 6 600 €. Pas de quoi faire frémir Olivier Rambert, export manager chez Interlim. « C'était une vente aux enchères grands crus, avec des animaux d'exceptions dont 15 d'entre eux partent à l'étranger.» Les acheteurs tchèques ont été les plus incisifs avec cinq animaux, devant les Pays-Bas (4 animaux), l'Allemagne, la Belgique et l'Italie. Cette vente est organisée annuellement sur le lieu du concours national de la race et elle était la troisième du genre au sein du Sommet de l'Élevage, dans l'enceinte du zénith, lui offrant ainsi une saveur particulière. « Nous touchons beaucoup plus d'acheteurs étrangers parce qu'ils viennent spécialement pour le Sommet. »
La veille, le GIE L'Auvlim a aussi organisé une vente aux enchères limousin, dans une exploitation voisine de Cournon-d'Auvergne, deux semaines à peine, après une précédente vente. « C'était impensable de ne pas réorganiser une vente au moment du Sommet » explique Nicolas Restituito, animateur-commercial du groupement. Le tout jeune GIE n'a pas à rougir de ses résultats puisque le top price atteint 17 100 € pour un taureau. « Il a un pedigree et un naisseur de renom.» Sur les 21 animaux mâles mis en vente, tous ont trouvé acquéreur avec une moyenne à 5 780 €. Là encore, la dynamique du Sommet permet aux éleveurs de bénéficier d'un potentiel d'acheteurs plus développé et diversifié. D'ailleurs, la surenchère sur le taureau résulte d'« une lutte entre des éleveurs français et espagnols ».
« On ne présente pas n'importe quoi »
C'est le principe même de la vente aux enchères : mettre en concurrence les acheteurs. Les groupements l'ont bien compris et en usent à bon grès pour valoriser une génétique d'exception. Olivier Rambert l'avoue « c'est plus compliqué de vendre un taureau 17 000 € dans une exploitation ». L'exercice n'en demeure pas moins périlleux. « On ne présente pas n'importe quoi à une vente aux enchères » souligne Nicolas Restituito. Les animaux destinés à de telles ventes sont sélectionnés dès leur plus jeune âge et bénéficient d'une préparation haute gamme. « Comme des sportifs de haut niveau, ils ont un régime alimentaire spécifique et des soins particuliers notamment de la marche pour éviter qu'ils ne soient trop lourds. » Les qualités raciales de l'animal comptent pour la majorité du prix mais la renommée de l'éleveur a aussi sa part. « Nous avons vendu des taureaux ce jour-là à un prix qui aurait pu être supérieur de 20% si les éleveurs étaient davantage connus. »
Enfin, au Sommet de l'Élevage, Olivier Rambert admet sur une vérité vieille comme le monde : « la convivialité est aussi partie prenante dans le commerce ».
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