Une attaque de loup en Margeride
Ce 20 mai, c'est le Gaec des Amandines qui a fait les frais des attaques d'un loup. Localisé à Saint-Sauveur-de-Peyre, le Gaec possède un troupeau mixte ovin et Aubrac. Le couple n'a rien pu faire face à cette attaque en pleine journée.
« J'ai peur pour l'avenir de la filière ovine », soupire Laëtitia Tichet, l'agricultrice victime de l'attaque du loup « et pourtant, dans notre zone, elle est tellement importante, cette filière ». Ce prédateur connu en Lozère s'en est pris à l'une de ses brebis, en pleine journée.
« J'avais mis le troupeau à l'herbe une demi-heure avant et je venais de remonter à la ferme avec mon mari quand j'ai vu les brebis courir partout », décrit l'agricultrice. Sautant dans sa voiture pour rejoindre au plus vite la parcelle où sont parqués les animaux, Laëtitia Tichet brosse un sombre portrait de la suite.
Les brebis qui, affolées, sont « bien décidées à emporter le grillage de la clôture si je n'étais pas arrivée » pour s'éloigner du carnage, la découverte de la brebis égorgée et encore vivante, et le loup, qui loin de s'effrayer, continue ce qu'il a entamé.
« C'était une journée très venteuse et je pense que ça a perturbé l'odorat du loup parce que j'ai pu m'approcher très près », détaille Laëtitia Tichet. Armée de sa seule voix, car elle ne possède pas d'arme, sous le choc de la découverte que l'attaque a eu lieu, elle hurle, dit-elle, « à pleins poumons ».
Le loup, d'après le récit qu'elle a retracé auprès des agents de l'Office national de la biodiversité, puis de la préfète de Lozère Valérie Hatsch, tous venus constater les dégâts, l'a regardée un long moment avant de sauter la barrière, puis de s'attarder à l'orée du bois qui jouxte les parcelles du Gaec des Amandines.
« J'ai foncé avec la voiture sur la parcelle en voyant les brebis courir, et mon mari m'a rejoint avec le tracteur un peu plus tard, et il a vu le loup lui aussi », décrit l'agricultrice pour estimer le temps pendant lequel le loup est demeuré autour du parc.