Une armée d’agriculteurs soudée à Clermont-Ferrand et à Lyon
500 tracteurs et près de 5 000 agriculteurs rassemblés place de Jaude à Clermont-Ferrand, jeudi 25 mars. Défi relevé pour le réseau FRSEA-JA d’Aura et du grand Massif central, qui a mobilisé en masse pour obtenir des prix rémunérateurs et une PAC équilibrée. Une première sommation qui en appellera d’autres « si les pouvoirs publics ne changent pas de braquet ».
Au pays des volcans, la terre a tremblé jeudi. Accompagnés des vrombissements des tracteurs, des milliers d’agriculteurs venus de l’Allier, du Cantal, de l’Aveyron, de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme, de la Lozère, de la Creuse, de la Corrèze, de la Haute-Vienne, du Lot, du Gard, de la Saône-et-Loire, de la Loire, de la Nièvre… ont battu le pavé auvergnat pour dire à quel point leur activité est en danger. Convergeant des principales autoroutes (A75, A71, A89…), ils ont rejoint la place de Jaude en fin de matinée, tandis qu’un second cortège était mobilisé à Lyon. À leur côté des élus, des salariés d’organisations professionnelles agricoles dont certaines avaient volontairement choisi de baisser le rideau en ce jour de mobilisation générale et des acteurs du secteur comme les concessionnaires de matériels agricoles, coopératives, groupements de producteurs… Le monde de l’élevage réuni au grand complet en somme, et plus globalement celui de ce vaste espace de polyculture-élevage « dont l’avenir pourrait être compromis par des choix politiques hasardeux », a résumé David Chauve, secrétaire général adjoint de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, et chef d’orchestre de ce vaste rassemblement clermontois. Sur les banderoles, en filigrane, le même message : le sentiment de travailler toujours davantage sans en récolter les fruits, alors qu’au bout de la chaîne, d’autres se gavent. En cause, une loi Éga bancale qui peine à aller au bout de son esprit original : permettre aux producteurs d’être à minima payés aux coûts de production.
Mobilisation massive place Bellecour à Lyon
« Cela fait plus de vingt ans que nous attendons des prix à la hauteur de nos coûts de production ! Il faut trouver une vraie solution pour les agriculteurs ! », a clamé le président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, Michel Joux, à Lyon où 500 agriculteurs et 200 tracteurs avaient convergé dans la matinée sur la place Bellecour. Des convois du Rhône et de la Loire s’étaient rassemblés à l’entrée nord de la ville. D’autres de l’Ain et des Savoie ont emprunté l’entrée est de la Métropole. Ils ont été rejoints par des agriculteurs de la Drôme, de l’Isère, du sud du Rhône et de l’Ardèche qui sont arrivés par l’autoroute du Sud. « Nous voulons que tous les agriculteurs puissent vivre de leur travail », a lancé à la tribune place Bellecour, Jordan Magnet, secrétaire général des JA Aura. En début d’après-midi, à Lyon, une délégation de responsables FRSEA et JA a été reçue par le préfet de Région, Pascal Mailhos. La veille, ils s’étaient entretenus par Visioconférence avec le directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Agriculture, Benoît Bonaimé.
Sébastien Duperay