Un prix du lait juste et rémunérateur pour vivre dignement du métier
Une mobilisation pacifique a eu lieu mercredi 19 juillet, à l’initiative de certains membres du conseil d’administration de Coopal et à l’appel des FDSEA de la Creuse et de la Corrèze et des JA de la Creuse, devant la Laiterie des Montagnes d’Auzances.
Les producteurs se sont mobilisés massivement en juin dernier afin d’interpeler les transformateurs et la distribution sur la situation intenable des éleveurs laitiers qui subissent une crise sans précédent, exceptionnelle par sa durée et son intensité. Sans compter la hausse du prix du beurre (100 % d’augmentation en un an) qui atteint des sommets aujourd’hui. Suite à ces actions syndicales, les acteurs de l’aval de la filière laitière ont finalement reconnu publiquement l’urgence d’une revalorisation du prix du lait dès juillet et pour le troisième trimestre 2017, a minima à hauteur de 340 euros/1 000 litres. Toutes les enseignes de la distribution se sont engagées à rouvrir des négociations tarifaires avec les entreprises laitières dans le respect de la loi Sapin 2 (qui offre les moyens de prendre en compte les coûts de production). Toutefois, certaines coopératives ne respectent pas ces engagements. « Nous sommes considérés comme des variables d’ajustement ! Nous produisons un lait de qualité, nous voulons être payés à la juste valeur de notre travail » expliquent les producteurs laitiers en arrêtant les voitures, tracts à la main, pour justifier de leurs revendications.
Coopal en cause
C’est à la suite du dernier conseil d’administration de Coopal que certains membres du conseil, en désaccord avec la politique de prix de la laiterie, ont initié une mobilisation. Celle-ci a impliqué des exploitants de Creuse, du Puy de Dôme et de Corrèze. Pour le mois de juillet, la Société Coopérative Agricole Auvergne Limousin (Coopal) a annoncé un prix moyen de 310 euros/1 000 L (20 euros plus bas que les autres laiteries creusoises) alors que rien ne s’oppose, objectivement, à cette revalorisation urgente et indispensable du prix du lait. « Une coopérative qui enfonce ses producteurs, c’est amusant ! » lâche Sébastien Brousse, producteur de lait à Mérinchal, exaspéré par l’attitude des responsables. En effet, le président et le directeur de la filiale rejettent la faute sur Terra Lacta, coopérative agricole qui a fusionné ses différentes filiales voilà cinq ans. « Terra Lacta ne perd pas d’argent mais elle n’en gagne pas non plus ! » assure le directeur de la coopérative.
Après plusieurs heures d’échanges vigoureux, et devant le refus des responsables de la Coopal d’acter une hausse de prix, rendez-vous a été pris le jeudi 10 août avec la présidence de Terra Lacta pour poursuivre les discussions.