Un baptême du feu auvergnat qui promet d’être tendu
Vaccination contre la FCO, soutiens aux trésoreries, contrepoids à l’hégémonie des industriels : l’examen de passage s’annonce relevé pour Bruno Le Maire.
Dire que les responsables agricoles FDSEA et JA attendent beaucoup de Bruno Le Maire serait un doux euphémisme. Un ministre qui, pour l’heure, n’est guère en odeur de sainteté dans ce coin d’Auvergne et dans l’ensemble du Massif central d’ailleurs, comme en ont encore attesté jeudi - si besoin était - les propos acerbes tenus à son égard par Patrick Bénézit.
À quelques jours de l’ouverture du rendez-vous de l’élevage à Cournon, c’est une véritable feuille de route à mener dans l’urgence que le virulent secrétaire général de la FDSEA a dressée au successeur de Michel Barnier. Premier chantier : apporter des mesures à très court terme en faveur de la trésorerie des éleveurs, dans le rouge, quelle que soit leur production.
“On n’a pas besoin d’un ministre pour aller s’endetter encore un peu plus auprès des banques”. Le message de la FDSEA est clair : les 250 millions d’euros de prêts de trois à cinq ans récemment décrochés par le locataire de la rue de Varennes auprès des banques ne feront au mieux, que différer des remboursements que les agriculteurs sont dans l’incapacité de rembourser ; au pire, qu’enfoncer un peu plus les exploitations.
Pour la profession dans son ensemble, il ne peut y avoir d’autre solution qu’une année blanche sur le front des annuités d’emprunt et des prises en charge totales ou partielles des cotisations sociales. Et cette “année blanche”, les syndicalistes la jugent parfaitement réaliste : “Un gouvernement qui gouverne doit pouvoir exiger des choses des banques et légiférer”, lance P. Bénézit avant de s’attaquer à un autre sujet des plus conflictuels : la vaccination des cheptels ovins et bovins contre la FCO. Et de rappeler que Michel Barnier s’était engagé avant son départ à autoriser une vaccination par les éleveurs eux-mêmes. Un engagement sur lequel Bruno Le Maire se serait “assis”. “Le lobby des vétos est plus écouté que les éleveurs qui souffrent”, pestent FDSEA et JA.
Troisième acte de cette plaidoirie à charge : la question du prix du lait et de la viande. “Avant, on se faisait plumer par la distribution. Maintenant que les industriels sont concentrés, les éleveurs se font plumer par la distribution et les industriels”, lâche Patrick Bénézit pointant du doigt les sociétés Lactalis et Bigard. Des entreprises françaises qui selon lui feraient la pluie et guère le beau temps sur les prix payés aux producteurs.
Là encore, c’est au ministre français qu’il demande de mettre au pli ces “trusts”, sans aller se dédouaner du côté de Bruxelles..
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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