Un appel de la filière bio à de nouveaux producteurs
L’association Bio 15 a tenu son assemblée générale à Laveissière le 11 janvier. Paradoxe, la demande de produits bio augmente mais le nombre de producteurs a diminué.

Le bio de plus en plus prisé
“De plus en plus de Français veulent consommer bio” et, rien que pour la viande bovine, les prix ont progressé de 20 % par rapport aux cours conventionnels, relève Vincent Vigier. Pourtant, tout n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, à l’exemple des broutards : “Nous n’arrivons pas à les valoriser en bio, et la plupart repartent dans le circuit conventionnel. Il nous faudrait les finir”. Un objectif qui, aujourd’hui, il en convient, “relève encore un peu du rêve”, mais rien d’impossible pour en faire un jour une réalité. Et puis, le bio ne manque pas d’idées, à l’exemple de ces producteurs qui sont passés à la vente directe : “Le tiers de nos producteurs en font, pour une meilleure valorisation des produits et pour davantage de plus-value. C’est une nécessité qui correspond en plus, à une demande croissante, et que l’on peut donc encore développer”.
"Passer de la "cueillette" à une véritable agriculture"
Parallèlement, lors de sa précédente assemblée générale, Bio 15 annonçait l’ouverture d’un magasin bio à Saint-Flour : “C’est toujours prévu”, confirme Vincent Vigier, et cette année devrait voir cette idée se concrétiser, tout comme cela s’est fait à Saint-Chély d’Apcher. A l’occasion de cette assemblée générale, Lionel Roucan, représentant la Région, annonçait en outre la décision des instances régionales de repenser les aides au bio. Le 4 février prochain, le Conseil régional organise dans cet esprit une rencontre avec “tous les acteurs de la filière bio. Nous ferons des propositions et nous rebâtirons un système d’aides pour les années qui viennent”, précisait-il. Selon lui, “le budget que consacre la Région à l’agriculture biologique aboutit à un taux de réalisation de 50 %. Ces aides ne sont donc pas suffisamment pertinentes”. D’où cette “nécessité de recadrage en relation étroite avec la filière”. “Notre souhait est d’être encouragés et que les bénéfices environnementaux soient soutenus par les collectivités”, a estimé pour sa part Vincent Vigier. à l’occasion de cette réunion, il a souhaité faire passer un message fort : “Il y a urgence à étoffer la filière. Nous invitons de nouveaux producteurs à se joindre à nous. Ils trouveront des prix en face. Les sous-effectifs, en effet, signifient des coûts de collecte plus importants, et nous souhaitons passer du stade de la “cueillette” à celui d’une véritable agriculture”.