Un additif made in Auvergne pour accélérer la disparition du plastique
Innovation La société auvergnate Carbiolice vient d’annoncer la mise au point d’un additif garantissant la disparition du plastique en moins de 200 jours.
Après sept années de recherche, Carbiolice a annoncé début septembre, la création d’un additif naturel à base d’enzymes, qui incorporé au plastique au moment de sa fabrication garantit une dégradation intégrale du produit en moins de 200 jours, dans un simple composteur domestique. Pour arriver à ce résultat, la start-up basée à Riom, qui compte aujourd’hui 25 collaborateurs a bénéficié du soutien de trois actionnaires de poids : Carbios, société de chimie verte spécialisée dans la conception et le développement de procédés enzymatiques innovants, le fonds d’investissement SPI opéré par Bpifrance pour le compte de l’Etat dans le cadre du programme d’investissements d’avenir et Limagrain Ingrédients, filiale de la coopérative. « Notre innovation consiste à rendre l’acide polylactique (PLA), un biopolymère issu du maïs ou de la canne à sucre, biodégradable en conditions domestiques. Ce plastique d’origine végétale est déjà utilisé dans des emballages mais n’est pas considéré comme compostable. Il a besoin de conditions industrielles particulières comme une température de 60°C pour disparaître rapidement. Il possède des propriétés mécaniques intéressantes pour des emballages plus ou moins rigides. C’est un bon substituant au polypropylène et au polystyrène. Notre solution, appelée Evanesto, est un additif à base d’enzymes qui, une fois mélangé au PLA, accélère sa fin de vie. Une fois jeté dans le composteur, le produit disparaît à 90% en 200 jours, comme un trognon de pomme, sans laisser de microparticule ou de toxicité », explique Nadia Auclair, présidente de Carbiolice. À partir du dernier trimestre 2020, l’additif devrait donc se retrouver dans des sachets de salades, de chips, des bulles de calages utilisés pour les colis, des opercules, des barquettes, des films de palettisation ou encore de paillage…Avec des industriels du marché, des essais sont en cours sur les pots de yaourt. Le champ d’application est donc très large, et l’enjeu immense. « Chaque année, huit millions de tonnes de plastiques sont rejetés dans les océans. La raison d’être de Carbiolice est d’apporter des solutions innovantes et efficaces pour éliminer cette pollution », détaille Nadia Auclair.
Sophie Chatenet