Toujours plus haut pour le Fin Gras du Mézenc
L'association et la Maison du Fn Gras du Mézenc tenaient leurs assemblées générales respectives lundi 21 octobre au Béage dans la commune qui a accueilli la Fête 2019.
Le Fin Gras du Mezenc poursuit sa route et affiche chaque année une progression. Tous les voyants sont au vert pour cette AOP, même si le président Bernard Bonnefoy invite tous les acteurs de la filière, éleveurs, bouchers, restaurateurs et même professionnels du tourisme à «se retrousser les manches» pour continuer à aller de l'avant et «réfléchir sur l'avenir de la filière et du territoire». Car depuis son lancement, cette marque n'a cessé de rayonner autour du Mézenc et bien au-delà, marquant de son empreinte l'ensemble du territoire, et jouant un vrai rôle moteur.
Production en hausse : +9%
Pour la saison 2018-2019, 1 170 animaux ont été commercialisés issus de 100 exploitations. Des chiffres toujours en hausse avec une centaine d'animaux FGM (+9%) et 2 élevages en plus cette année par rapport à l'hiver 2017-2018. On notera que la production a augmenté de 78% en 5 ans, avec une progression de 500 têtes. Autre chiffre significatif, c'est le nombre d'animaux FGM par exploitation, qui augmente aussi atteignant 11,78 cette année (10,92 pour la saison 2018).
Côté aval de la filière aussi, la tendance est la même avec 135 bouchers adhérents à l'automne 2018 contre 124 la saison précédente, et 36 restaurateurs. Le réseau de commercialisation du Fin Gras continue à s'étendre tant en nombre de points de vente que sur le plan géographique. Si cette viande AOP est essentiellement commercialisée sur la région AURA (surtout Ardèche, Haute-Loire, Loire) et Sud (Gard, Hérault), on a pu, cette année et pour la première fois, acheter du FGM en Ille-et-Vilaine, dans la Marne, en Savoie et dans les Bouches-du-Rhône.
Tendance à la hausse toujours pour les prix. La moyenne des prix de vente des animaux Fin Gras 2019 (prix payé à l'éleveur) est de 5,84 € par kg de carcasse (contre 5,82 € en 2018, 5,81 € en 2017, 5,77 € en 2016, 5,70 € en 2015, 5,43 € en 2014). On peut souligner que 60% des animaux ont été vendus entre 5,50 € et 6,10 € soit +/- 5% du prix moyen ; 17% ont été vendus à plus de 6,10 €.
Les 1 170 animaux commercialisés cette année ont été abattus sur 18 semaines entre le 1er février et le 1er juin 2019, soit une moyenne de 65 bêtes par semaine. Les animaux sont abattus majoritairement au Puy-Polignac (35%) et à Yssingeaux (32%) puis Aubenas (23%) et enfin Langogne et Privas.
«Rien n'est jamais acquis»
Le Fin Gras du Mézenc a donc toujours le vent en poupe. Néanmoins, les responsables ne baissent pas leur garde, car comme le dit le président Bonnefoy, «rien n'est jamais acquis». Les enjeux à venir consisteront «à préserver deux piliers fondamentaux et indissociables pour la pérennité de l'AOP», à savoir : «le maintien de la qualité des animaux qui ne doit pas baisser au prétexte que la demande est forte», et «le maintien de la notoriété et la lutte contre les abus et dérives liés à l'utilisation, parfois trompeuse, de moyens de communication utilisant à tort l'image de l'AOP», et cela implique de «travailler ensemble et au quotidien…».
D'ailleurs, c'est peut-être pour cela aussi que les dirigeants du Fin Gras du Mézenc s'inscrivent dans une démarche visant à créer une fédération des AOP Viande de France ; initiative qui a émergé au Salon de l'Agriculture 2019 lors d'une réunion entre représentants de différentes AOP Viande et les res- ponsables de la démarche Fil Rouge. À suivre…