STOP à l’expansion du loup, la survie de l’élevage en dépend
FNSEA et FNO réagissent suite à un appel de 30 personnalités en faveur de la protection du loup,
au mépris des difficultés rencontrées au quotidien par les éleveurs.
Suite à l’appel de 32 personnalités qui, dans France Soir, demandent à mettre fin au «massacre des loups» et à ne «plus céder aux lobbies de l’agriculture et de la chasse», la FNSEA et la Fédération nationale ovine (FNO) rappellent les impacts de la population de loups en croissance sur l’activité des éleveurs.
«Malgré la protection des troupeaux, le loup blesse à mort des dizaines et des dizaines de bêtes, et les laisse agonisantes, étalées au sol, attendant que leur éleveur vienne abréger leurs souffrances», indiquent les deux organisations dans un communiqué du 1er juin.
«Qui aura le courage de lancer un appel pour mettre fin à la souffrance psychologique des éleveurs ? Qui aura le courage de lancer un appel pour ces éleveurs qui, de par leur travail, participent au maintien de la biodiversité et au développement de l’activité économiques des zones rurales ?», demandent-elles, alors que le coût économique des attaques de loup se chiffre à 25 millions d’euros en 2016, avec près de 10 000 animaux tués l’année dernière (72 000 depuis 1993).
Et d’ajouter : «Les derniers chiffres publiés par l’ONCFS sont sans appel : 22 % de croissance en un an ! La population de loup est en pleine expansion et colonise tous les jours de nouveaux départements».
«Nous avons besoin d’une tolérance zéro», ajoutent la FNSEA et la FNO qui souhaitent une «priorité assumée dans les actes et les décisions du pastoralisme face au loup» de la part des pouvoirs publics car «la survie de l’élevage en dépend».
Intolérable et inhumain
Dans leur communiqué, ces 30 personnalités du monde politique, artistique, scientifique, associatif, médiatique… estiment que la réintroduction du loup dans les années 1990, est «une véritable chance pour les équilibres naturels de nos régions», insistant sur le fait que «la présence de grands prédateurs est un facteur très fort de développement du tourisme nature…» et «un facteur d’enrichissement de la biodiversité dans les territoires où il est installé». Et de poursuivre sur une note bucolique «le loup, plus encore que d’autres animaux, vient nourrir notre imaginaire et nos représentations des espaces sauvages. Les émotions que suscite la marche dans une forêt habitée par le loup sont inexistantes dans une forêt aseptisée et contrôlée par l’homme».
Les cosignataires appellent à une nouvelle politique de la France, qui abandonne les tirs de loups, qui assujetissent les remboursements des dégâts liés aux loups à la protection effective des troupeaiux, et que le budget du «plan loup» soit essentiellement destiné à la généralisation des moyens de protection des troupeaux.
Vécu comme une provocation avec une vision partiale de la situation, cet appel est vivement condamné par le syndicalisme agricole FNSEA et FNO, qui disent STOP à l’expansion du loup «qui fait le malheur des éleveurs, premières victimes du loup. Il est intolérable et inhumain de continuer dans cette politique».
«Halte là ! Il faut changer de ton…»
«Il faut changer de ton…» lance Claude Font en charge du dossier “Loup“ à la FNO. «Ce que vivent les éleveurs, et notamment en cette période où les troupeaux sont dehors, n’est plus supportable. Ils dorment à côté de leurs troupeaux, ils doivent poser les clôtures de protection, ils subissent des attaques de plus en plus fréquentes avec un nombre d’animaux tués plus important… et ce avec le mépris des “bien-pensants“… Nous devons réagir». La FNO organise une réunion de tous les responsables ovins départementaux et régionaux des départements prédatés (une trentaine), le 15 juin à Valence dans la Drôme pour établir le bilan, et faire des propositions syndicales coonstructives et prospectives. Claude Font précise : «Nous sommes dans l’attente de la signature par le ministère de l’Environnement de l’arrêté qui prévoit le tir de deux loups supplémentaires (nous sommes arrivés à 38) d’ici au 30 juin. Actuellement, les éleveurs sont juridiquement sans défense face au loup ; c’est intenable». S.M.