Sicagieb : Bilan d’une année sous le signe de la reprise économique
Adhérents et partenaires de la coopérative ont apprécié les résultats encourageants de la structure qui annoncent une activité retrouvée des années d’avant crise sanitaire.
C’est en la salle polyvalente de la commune de Montbeugny que la coopérative Sicagieb a réuni ses adhérents, le temps de dresser les différents bilans lors de l’Assemblée générale.
Une fidélité des coopérateurs
Sécheresse, Covid-19, ont ébranlé différents secteurs économiques. Sicagieb, comme toutes les structures du monde agricole, en a subi directement les effets. Cependant, son président, Edouard Cognet relativise : « Nous étions interrogatifs voire inquiets sur l’avenir. Finalement, au fil des mois, le redémarrage a eu lieu et la dynamique est progressivement revenue ». La coopérative a, effectivement, retrouvé son volume d’activités d’avant Covid. Une situation qui s’explique pour Edouard Cognet tout en ajoutant que « c’est grâce au travail de nos équipes que tout cela a été possible. Leur vigilance et leurs capacités à s’adapter nous ont permis de sortir de cette mauvaise période. Ils nous le prouvent chaque jour encore car c’est un combat quotidien » sans oublier « la fidélité de nos associés coopérateurs qui respectent leurs engagements durant cette période difficile ainsi que le renouvellement de confiance de nos clients ». Une crise majeure pendant laquelle Sicagieb a poursuivi son travail de valorisation de la production de ses adhérents.
Une activité du maigre en fort développement
Malgré une conjoncture complexe, les résultats présentés par Jean Michel Aucouturier, directeur de la coopérative, montrent très nettement un développement du secteur maigre France et export avec une reprise de parts de marché importante sur ces activités. « Les engagements pris à l’export avec l’Union de coopérative Bevimac en 2018 démontrent par la régularité de leurs résultats le sérieux du travail accompli, ce n’est pas anodin si depuis 18 mois cette entreprise est la première exportatrice en volume de broutards français sur le territoire Algérien » explique le directeur de Sicagieb.
La contractualisation se renforce sur le marché français
Du côté du marché français, la contractualisation de certaines catégories a favorisé une reprise d’activité pour retrouver celle d’avant crise sanitaire. Edouard Cognet ajoutant que « l’évolution de la loi EgaLim devrait, peut-être, nous apporter du positif dans ce domaine. Reste à connaître les règles pour concrétiser tout cela ». Précisons que le secteur de la viande hachée reste un marché important dans ce segment. Un bémol, tout de même, quant aux difficultés de valorisation de l’ensemble des carcasses par les industriels qui font face à un changement des modes de consommation mais aussi aux attentes de la grande distribution. Labels et viande bio restent sur des volumes stables avec un marché contracté malgré une forte volonté professionnelle de développer et sécuriser la valorisation de ce secteur. Une réserve toute fois de la part d’Edouard Cognet : « Attention à la saturation sur ce type de marché qui peut être très rapide ».
Un exercice positif sur l’année écoulée
Sicagieb qui, malgré, la crise, clôture une année d’exercice dans le vert en poursuivant la dynamique enclenchée depuis déjà de nombreuses années. Rigueur et bonne gestion financière permettant à nouveau cette année la redistribution de compléments de prix identiques à l’exercice précédent « afin de récompenser la fidélité de nos associés coopérateurs » précise le président. « Ce sont ces mêmes résultats qui vont nous permettre de ré-investir sur notre centre d’allotement afin de pallier les multiples évolutions réglementaires, sanitaires, et sociétales (PAC, LSA, HVE, BEA, Egalim …) pour renforcer notre présence et la défense de vos intérets sur les marchés de demain » précise Jean Michel Aucouturier.
Accompagner les éleveurs au plus près Edouard Cognet insistant sur le fait qu’ « il faut rester vigilant dans l’activité que nous exerçons. Rien n’est jamais acquis. On doit continuer à être aux côtés de nos adhérents pour les accompagner tout au long de leurs parcours. Aussi bien les jeunes agriculteurs qui débutent dans leurs métiers, que les plus anciens qui transmettent leurs exploitations. Compte-tenu de la démographie du monde agricole, il en va de l’avenir du monde rural d’être acteur dans la transmission des structures agricoles. Et ainsi d’assurer le maintien d’une économie durable sur notre territoire. L’autoroute en cours de réalisation devrait la rendre plus attractive et plus accessible ».
Edouard Cognet, président de Sicagieb : « C’est ensemble que nous sommes arrivés là. Nous devons rester unis dans les épreuves pour continuer le chemin à parcourir. La coopérative est un bel exemple de solidarité, de pérennité et d’humanité pour notre société ».
Richard Moine, vice-président de la Chambre d’agriculture de l’Allier est revenu sur la réforme de la Pac ainsi que sur « les cours, toutes professions confondues, qui ont augmenté, certes pas assez vite que nous l’espérions. Restons prudents tout de même et attendons les effets de la loi EgaLim qui devraient aider la profession ». Richard Moine qui est revenu sur la révision des zones vulnérables qui constitue « un frein, une contrainte et le temps, trop court, pour s’adapter à ce nouveau zonage, notamment au monde de l’élevage avec des moyens limités et des aides incertaines ». Le vice-président indiquant « qu’un déficit de 20 000 femelles est annoncé dans les semaines et mois à venir au niveau du cheptel bourbonnais ». Richard Moine qui en profite, au titre de président du GDS de l’Allier, pour annoncer que « le décalage de la prophylaxie dans le département a été décidé pour le caler sur la loi de santé animale et son incidence sur la gestion de l’IBR. Elle devrait permettre de prélever moins d’animaux dans le département, limitant ainsi les coûts ».
Jean Laurent, conseiller départemental de l’Allier, en charge de l’agriculture : « Le Conseil départemental n’a plus la compétence agricole mais il n’oublie pas que ce secteur est la première économie du département. Nous restons, avec mes collègues élus, des partenaires du GDS bien sûr mais aussi du laboratoire départemental Eurofins. Si la région Auvergne Rhône-Alpes gère les fonds de financements, le Conseil départemental de l’Allier a fait le choix de soutenir l’agriculture en terme d’investissement sous la forme d’aides comme, par exemple, sur le dossier de la sécurisation en eau des exploitations agricoles. D’autres aspects sont à l’étude ».
Anne Rizand, directrice de la DDT de l’Allier : « Vous avez des inquiétudes quant à la future Pac ; C’est légitime mais il faut être raisonnablement inquiet. Effectivement, les négociations qui ont pu avoir lieu lors des mois précédents, permettent de sécuriser les choses. Les craintes que l’ont pouvait avoir vis-à-vis de l’élevage allaitant s’éloignent. Cette nouvelle Pac est annoncée comme « trop verte ». Il faut savoir que le PSN (Plan Stratégique National) est soumis à l’avis de l’autorité environnementale, un organe indépendant, avait dit que ce programme n’était pas assez vert. C’est donc une affaire de compromis. Les prochains mois vont permettre de préciser certaines choses. Il n’y aura pas forcément de bouleversements. Concernant la rémunération des producteurs, il faut travailler collectivement pour une évolution vers une couverture, à minima, du coût de production. À ce sujet, vous avez sans doute été déçus par la loi EgaLim 1. Sa nouvelle version, EgaLim 2, devrait favoriser les engagements à travers la contractualisation. L’agriculture, ne l’oublions, pas, est un secteur stratégique de l’économie française. A travers France 2030 et ses investissements en direction du monde agricole, la France restera un pays non seulement autosuffisant mais également exportateur tout en produisant des produits de qualité ».
Claudine Mercier, conseillère économie à la Chambre d’agriculture de l’Allier, a clôturé la réunion par un exposé précis sur la future Pac et ses impacts sur le secteur de l’élevage : « Depuis bientôt trente ans, des réformes de Pac ont lieu sur des périodes de six à sept ans. La prochaine est prévue pour la période 2023/2027. Nous sommes dans une période de transition pour les années 2021 et 2022. Elle représente 31 % du budget de l’Europe. Des enveloppes qui se répartissent entre le premier pilier, concernant les aides directes, et le second pilier, traitant des volets environnementaux et territoriaux. La France doit présenter son Plan Stratégique National devant les États Membres cette année ».