Risques climatiques extrêmes : une Pac qui fonctionne encore trop en « silos »
Face aux événements climatiques extrêmes, les outils assurantiels de la Pac sont trop faiblement dotés et les synergies entre les différentes mesures d'adaptation restent à démontrer, estime le département d'analyse du Parlement européen dans une étude qui a été présentée le 25 avril aux eurodéputés de la commission de l'Agriculture.
L'étude montre que le taux de souscription à l'assurance par les agriculteurs varie dans l'UE de 5 % à 75 %, ce qui peut s'expliquer en partie par la faible disponibilité d'aide publique en la matière. Par conséquent, davantage d'efforts devraient être déployés pour soutenir le déploiement d'outils de gestion des risques. Cependant, préviennent les auteurs, il est aussi important de veiller à ce que le soutien aux régimes d'assurance ne devienne pas le principal outil de gestion des risques, car il s'agit d'une mesure de soutien à la reprise après un événement climatique défavorable qui ne doit pas occulter la mise en oeuvre de mesures de prévention et de préparation au niveau de l'exploitation.
Afin d'améliorer la résilience des systèmes agricoles de l'UE face aux phénomènes climatiques graves, des approches systémiques au niveau des exploitations devraient donc être encouragées de même que les synergies entre politiques de gestion de l'eau, politiques agricoles et politiques climatiques qui restent à ce jour limitées. Actuellement, il reste difficile d'évaluer si les instruments les plus promus par les États membres dans leurs plans stratégiques nationaux (éco-régimes, mesures agro-environnementales, aides à l'investissement) ont été conçus de manière holistique, en les reliant entre eux au sein de chaque plan.