Retraites agricoles : passer enfin “de l’indécence à la reconnaissance”
60 % des retraités agricoles ne touchent pas le minimum vieillesse, qui s’élève à un peu plus de 600 euros.

Albert Monier, président de la section départementale des anciens exploitants du Cantal, a ouvert la dernière assemblée générale par une bonne nouvelle. “2007 a été l’année de concrétisation de nos efforts”, a-t-il dit face à une centaine d’adhérents, réunis vendredi dernier à Junhac. Et de citer les récentes mesures de revalorisation des retraites agricoles qui ont vu le jour. François-Albert Chandon, président de la MSA, les a détaillées, au cours d’une intervention très attendue : prime de 200 euros (versée aux retraités bénéficiaires du minimum vieillesse), montant de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (628 euros pour une personne seule, 1 126 euros pour un couple) ; revalorisation des avantages vieillesse (1,1 % au 1er janvier), du point de retraite complémentaire obligatoire (0,3077 euro le point) et des petites retraites des non-salariés (diminution du taux de minoration applicable qui passe de 5,5 % à 4 %)...
“Il faut du temps” “Si nous ne parvenons pas à vivre décemment, nous allons proposer de cumuler un travail et la retraite !”, lance un adhérent du fond de la salle. L’idée, sous forme de provocation, pourrait marquer les esprits... Patrick Escure, président de la FDSEA du Cantal et Jean Raguin, ancien membre du bureau national, ne cachent pas leur déception vis-à-vis des engagements pris par Nicolas Sarkozy. Le député Jean-Yves Bony explique que les réformes sont en marche, qu’il faut du temps, mais que, alerté, le Parlement y planche actuellement. Raoul Raynal, vice-président des anciens exploitants, calcule que si les 75 % du Smic étaient effectifs pour tous, près de 2 millions d’euros profiteraient à l’économie du Cantal. “Car cet argent servirait à faire face à l’augmentation du coût de la vie, notamment des hausses de fioul pour se chauffer. Pas pour partir aux Baléares”.