Renforcement des observations du loup
La Préfecture du Puy-de-Dôme met en place une cellule de veille sur le loup afin de collecter des indices traduisant de la présence du prédateur dans le département.
Suite à l’observation d’un loup le 24 février dernier (la deuxième en moins de 10 ans) au col de la Croix Saint-Robert, près de Chambon-sur-Lac, le Préfet du Puy-de-Dôme a décidé de mettre en place une cellule de veille.
Loup y es-tu ?
Prévue dans le Plan Loup 2018-2023, cette instance rassemble l’ensemble des acteurs du territoire (maires ruraux, représentants des professions agricoles et forestières, associations de protection de la nature, chasseurs et lieutenants de louveterie, Parc Naturel Régional), le Conseil départemental et les services de l’État. Sa vocation n’est autre que de faciliter l’échange d’informations entre tous ces intervenants et déterminer ainsi, si la présence du prédateur dans le département est sporadique ou permanente. Trente-six correspondants locaux, majoritairement des agents de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) mais aussi des agriculteurs, des chasseurs, des lieutenants de louveterie, des membres d’associations de protection de la nature et de l’agen-ce France Biodiversité collecteront des indices (poils, déjec- tions, carcasses d’animaux morts et empreintes) témoignant de la présence du loup.
Agir plutôt que subir
« Il est préférable de s’organiser dès maintenant plutôt que d’attendre une présence permanente et des attaques. » C’est donc une mesure de précaution qu’a choisi d’appliquer Jacques Billant, Préfet du Puy-de-Dôme. La présence du loup sur le département n’est que sporadique. Plusieurs ob-servations de son passage ont été constatées bien avant celle de février dernier. En 2013 déjà, des empreintes ont été relevées au col de la Croix Saint-Robert et près du Col de Ceyssat. Encore avant, en 2009, des indices de présence ont été collectés dans le Cézallier et en 1999 un cadavre de loup a été retrouvé à Apchat.
À ce jour, les services de l’ONCFS n’ont aucune certitude quant à une possible installation durable du prédateur dans les terres puydômoises. « C’est un animal furtif, très difficile à suivre et à déceler. Les paysages puydômois sont sauvages, ils pourraient s’y plaire. Le loup est élastique, il s’adapte très facilement et rapidement à son environnement. Il utilise beaucoup les infrastructures humaines (routes, autoroutes, voies ferrées, ponts, tunnels) pour raccourcir ses déplacements » explique Gérald Goulon de l’ONCFS.
La cellule de veille mise en place, a désormais vocation à se réunir régulièrement pour assurer le suivi et l’analyse des indices ob-servés dans le département et proposer les mesures nécessaires en conséquence.