Regagner de la cohérence dans le paysage
Les Jeunes agriculteurs de Lozère (JA48) ont tenu leur assemblée générale à Aumont-Aubrac, vendredi 24 avril. Au cœur des échanges : le foncier, thème du rapport d’orientation des JA qui sera présenté à l’occasion du congrès national se déroulant au Mans au mois de juin.
Les surfaces urbanisées ont doublé en 50 ans. L’agriculture française perd l’équivalent d’un département tous les 7 ans, soit 26 m² de terre par seconde et ce sont souvent les terres les plus fertiles. Des outils existent pour protéger le foncier agricole, tenter de limiter l’artificialisation ou un prix de la terre ne connaissant plus aucune limite : documents d’urbanisme ; CDOA ; Safer, lesquelles ont d’ailleurs été créées par les JA pour préserver le foncier ou encore l’observatoire national de consommation des espaces agricoles, etc. « Le foncier est notre cœur de métier, explique Maxime Prouheze, président des JA du canton d’Aumont-Saint Chély. Permettez-nous d’accroître nos surfaces mécanisables pour que nos troupeaux gagnent en autonomie fourragère. » L’installation est une priorité. L’an passé, ce sont quarante-deux jeunes qui ont embrassé la profession avec l’idée pour les structures concernées par la politique de l’installation de privilégier le qualitatif par rapport au quantitatif. Mais que faire lorsque le phénomène d’extension s’amplifie ? Le livre blanc des Safer s’interroge, entre autres, sur la gestion du foncier agricole. Éric Chevalier, président de la Safer de Lozère s’est attaché à en présenter quelques lignes : « Nous devons préparer le foncier de demain. » Préparer le foncier de demain, c’est aussi tenir compte des spécificités du territoire et tout le monde doit aller dans le même sens, y compris les administrations, ce qui n’est pas toujours forcément le cas. La consommation d’espaces agricoles peut prendre plusieurs formes. Les terres en friches deviennent des zones artisanales ou commerciales, des routes, des jardins publics, tandis que d’anciennes fermes deviennent des espaces touristiques ou des résidences secondaires parce que des projets d’installations n’ont pas pu aboutir ; « nous devons regagner de la cohérence dans le paysage, souligne Sébastien Richard, administrateur JA national, chargé de la rédaction du rapport sur le foncier. Les aménagements doivent profiter à tout le monde. » « D’autant plus que nous sommes les seuls à entretenir les sols », s’exclame Julien Tufféry, président des JA48. Tous disent la même chose, il faut reconquérir les espaces abandonnés, mais une administration obtuse, bornée ou peu aux faits des considérations du terrain diront les uns et les autres vient en rajouter une couche pour des agriculteurs devant déjà composer avec des exploitations en zones difficiles.
La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 30 avril 2015.
Dans le rétro
Un film est revenu sur les moments forts des JA48. Les combats : charte sur l'eau, loi littoral appliquée au lac de Naussac, sécheresse, Pac, loup, etc. Sans oublier la visite de Michèle Alliot-Marie ou celle de Thomas Diemer et la présence au Salon de l'agriculture ou au Sommet de l'élevage. Le syndicat est à pied d’œuvre pour défendre les intérêts de l'agriculture mais sait aussi se retrouver en dehors du contexte agricole : intercantons, dégustation de produits ou événement plus important comme le concours de la botte à la toque dont la prochaine édition pour le printemps 2016. Julien Tufféry a souligné l'implication quotidienne de son équipe.