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Réduire son cheptel par manque de fourrage : des impacts économiques à mesurer

Les conditions climatiques de ce printemps impactent l’équilibre fourrager des exploitations ce qui peut conduire à une décapitalisation cheptel ; Cerfrance Haute-Loire vous éclaire sur les conséquences d’une telle décision.

Une décapitalisation de cheptel a surtout des conséquences négatives.
Une décapitalisation de cheptel a surtout des conséquences négatives.
© HLP

Suite aux conditions climatiques de ce printemps, les rendements des premières coupes sont très hétérogènes sur la Haute-Loire, tout comme la pousse de l’herbe sur les pâtures. Aujourd’hui, sur de nombreuses exploitations, notamment du Brivadois, l’affouragement est déjà nécessaire. Il est encore possible de conforter les stocks de fourrages avec les prochaines coupes. Mais pour certaines exploitations, l’équilibre fourrager sera difficile à trouver : réduire son cheptel, et donc le nombre d’animaux à nourrir, peut apparaître comme la solution pour faire face à un manque de fourrage ; un fourrage qui est devenu difficile à trouver sur le marché avec des prix qui se sont envolés. Le risque d’une décapitalisation cheptel, déjà présent depuis la sécheresse 2018, peut donc s’accentuer dans les prochaines semaines.


Réduire son cheptel, quelles conséquences ?
À court terme, avoir moins d’animaux à nourrir soulagera la trésorerie de l’exploitation. La vente d’animaux peut aussi permettre d’acheter du fourrage pour les animaux gardés. Un équilibre budgétaire peut donc se trouver sur 2019, ce qui évitera à la situation financière de se dégrader immédiatement mais engagera des conséquences très souvent négatives à moyen terme.
Une décapitalisation du cheptel a surtout des conséquences négatives. En effet, décapitaliser son cheptel signifie réduire le nombre d’animaux productifs, c’est-à-dire ceux qui génèrent la production (de lait, veaux, broutards, génisses, agneaux…). Par conséquent l’impact économique d’une décapitalisation cheptel va se faire sentir sur les années suivantes avec une moindre production. Il est donc nécessaire :
• de ne pas précipiter une décapitalisation cheptel, et de mesurer son impact avant de prendre la décision de décapitaliser : quel chiffre d’affaires en moins sur les prochaines années ? quelles conséquences sur l’EBE et les équilibres budgétaires à venir ?
• d’envisager d’autres alternatives (achat de fourrages, mise en pension…) et de comparer leurs coûts directs à court terme à celui de moindres ventes à moyen terme ;
• de se questionner sur un financement bancaire spécifique à cette situation pour financer le déficit de fourrage ; 
• d’identifier, en cas de décapitalisation, des leviers pour dégager des résultats économiques suffisants dès 2020, notamment l’achat d’animaux productifs (quand, comment ?).
Ces réflexions sont à mener en lien avec les caractéristiques de l’exploitation (surfaces, rendements fourragers habituels, potentiel de production…), sa capacité de résistance face aux aléas climatiques (niveau de l’excédent de fonds de roulement), la couverture ou non du risque climatique par une assurance…
Une analyse et un plan d’action personnalisés permettront de passer l’année 2019 en limitant les problèmes de trésorerie et en envisageant l’avenir de manière plus sereine.
Estelle Naud - Cerfrance Haute Loire

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