Rafiot PP, le nouvel Erwin de la race limousine
Le GIE vient d'acquérir un taureau des plus prometteurs, qui plus est homozygote sans corne.
S'il y a des spécimens au nom prédestiné, Rafiot PP n'est pas de ceux-là, mais nul doute que ce jeune taureau limousin de 40 mois devrait faire du raffut. Récemment, il a affolé les compteurs lors de la vente de printemps de KBS Genetic où il a décroché le Top price, acquis pour quelque 25 200 EUR par le GIE Lauv'Lim à l'un de ses adhérents, Damien Panafieu (Chaudes-Aigues).
Top price doublé d'un grand prix de championnat à Meuzac (Haute-Vienne) le 6 avril dernier. « C'est un jeune mâle dont on connaît l'ascendance*, qu'on suit depuis qu'il est tout petit et qu'on a orienté vers une vente un peu prestigieuse, explique Nicolas Restitutio, commercial du GIE créé à l'été 2019. Il affiche l'un des meilleurs bassins qu'on n'ait jamais vu en race limousine, un bassin meilleur que 98 % des animaux cornus. »
30 % de ventes en Espagne
Nicolas Restitutio ne s'en cache pas : les débuts du GIE ont été compliqués. « On est parti de zéro et il a fallu créer notre clientèle. » Lancé quelques mois seulement avant l'apparition du Covid, la pandémie aurait pu avoir raison du GIE avant même son essor. C'était sans compter sur les outils numériques de promotion étrennés très tôt : site Internet, comptes Facebook, Instagram, TikTok... « L'activité qui aurait dû se neutraliser à ce moment-là s'est amplifiée, on était l'un des seuls à proposer les photos de nos animaux en ligne et à faciliter ainsi le travail des acheteurs potentiels », souligne le commercial. En 2021, le chiffre d'affaires du GIE s'est élevé à un peu plus d'un million d'euros avec 500 bêtes vendues, dont 30 % à l'export, en particulier vers l'Espagne. Des mâles reproducteurs jeunes, des génisses de l'année et pleines, haut de gamme*, issus des 62 élevages adhérents situés en Auvergne et Lozère : un créneau sur lequel le GIE a souhaité se positionner. « L'équilibre financier a été atteint dès la deuxième année même si la conjoncture fait que le marché reste instable et qu'on n'a pas de grosse marge de manoeuvre », ajoute celui qui réalise également du négoce en courtage. Le GIE essaie en outre de prospecter le marché portugais - au potentiel certes plus limité mais avéré - tandis que celui des pays de l'Est est au point mort ces dernières années.