Qui donne reçoit
En Creuse, les entrepreneurs s’unissent pour décrocher des marchés.

Lorsque l’on est entrepreneur, on ne tarde pas à vite se rentre compte que le réseau est un élément puissant. Lorsque son réseau naturel, formé souvent de ses confrères et bien souvent concurrents, ne suffit pas, il faut alors forcer le destin. C’est sur cette idée qu’est né le réseau BNI (Business Network International) en 1985 aux États-Unis. Le concept en est relativement simple : des entrepreneurs d’un même secteur géographique mais de métiers variés se retrouvent chaque semaine autour d’un petit déjeuner et s’échangent des mises en relation avec des clients potentiels. Il n’est en effet pas rare qu’au détour d’une discussion avec un tiers, celui-ci évoque un besoin. Lorsque cette information est évoquée devant un membre du BNI, elle ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd : le couvreur peut alors recommander la décoratrice, l’assureur le menuisier ou le forestier la boutique informatique.
Ces échanges de bons procédés payent : « Les membres apprennent à recommander leurs co-membres. Ainsi un membre BNI dispose d’une force commerciale externalisée », explique Patrick Bernard, directeur du groupe BNI pour la Creuse. « Le chiffre d’affaires généré par le groupe est très variable, de quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers d’euros, mais c’est toujours une vraie fierté que d’avoir aider à la concrétisation d’une affaire, juste en échangeant deux cartes de visites » nous explique l’un des membres de BNI en Marche
Un processus calibré
Réuni dans un hôtel guérétois, le BNI en Marche compte 23 membres. Le rythme de chaque réunion est immuable, standardisé par le réseau au niveau international. Chaque séance commence par un tour de table. Chacun indique en une seule minute, son besoin du moment et le marché qu’il recherche, il s’agit de former ses co-membres à représenter son entreprise. La session se poursuit par une mini-conférence. L’un des membres se présente de façon plus approfondie ou bien explique un aspect précis de son activité. Un dernier tour de table permet d’échanger les contributions générées par les membres dans la semaine écoulée. La confiance est souveraine dans le groupe, il n’est en effet pas possible de recommander un autre membre dont le travail ne serait pas à la hauteur.
Dans ce système, tous les métiers peuvent tirer leur épingle du jeu. La règle de base est qu’un métier ne peut pas être représenté deux fois. On ne trouvera donc qu’un seul plombier, un seul assureur, ou un seul vétérinaire.
Dans une ambiance globale où les entrepreneurs font face à beaucoup d’obstacles, ce type d’action permet le développement du business d’une façon totalement décomplexée.