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sécheresse
Quel impact sur les rendements ?

Alors que le manque d’eau affecte une bonne partie du pays, Arvalis Institut du végétal explique quels paramètres peuvent encore jouer sur le rendement.

Cette année, ce qui est remarquable et pénalisant, c'est la faiblesse des précipitations depuis le 1er mars qui s'ajoute, par endroits, à un mois de février déjà sec.
Cette année, ce qui est remarquable et pénalisant, c'est la faiblesse des précipitations depuis le 1er mars qui s'ajoute, par endroits, à un mois de février déjà sec.
© Chambre d'agriculture

Jean-Charles Deswarte d'Arvalis-Institut du végétal dans la lettre Arvalis-infos publiée fin avril rappelle que « le manque d'eau courant montaison n'est pas une surprise en soi : dans de nombreuses régions, les mois de mars et surtout avril sont fréquemment plus secs que le mois de mai ». En revanche, selon lui, ce qui est remarquable et pénalisant, c'est la faiblesse des précipitations depuis le 1er mars qui s'ajoute par endroits à un mois de février déjà sec. « C'est un déséquilibre de 50 à 100 mm du critère P-Etp (précipitations P et évapotranspiration potentielle Etp) qui touche la France depuis le 1er janvier : le Sud-Est est plutôt plus arrosé que d'habitude tandis qu'il fait vraiment plus sec (moins de pluie, plus d'Etp) au-dessus d'une diagonale Biarritz-Besançon ».

 

Les cultures entrent en stress hydrique

Il alerte alors sur le fait que « même les cultures en sols profonds (RU = 200 mm) vont entrer en situation de stress hydrique compte-tenu de l'absence de pluies significatives prévues dans les prochains jours. Pour les sols superficiels, les déficits hydriques dépasseront 40 mm en courant de semaine en l'absence de pluies significatives, seuil souvent considéré comme pénalisant sur la phase pré-floraison. La période du cycle des céréales la plus sensible au stress hydrique va du gonflement à 20 jours après floraison», rappelle Jean-Charles Deswarte. Ainsi, un déficit hydrique courant montaison peut ne pas porter préjudice au rendement, sous réserve que :

- le stress hydrique soit complètement levé à partir du gonflement ;

- les composantes précoces du rendement (densité d'épi, fertilité d'épi) ne soient pas devenues limitantes (possibilité de récupération sur les composantes de rendement mises en place ultérieurement) ;

- il n'y ait pas eu de carence azotée simultanée.

Jean-Charles Deswarte s'appuie sur l'analyse d'essais irrigation menés sur des sables profonds à Pusignan, près de Lyon. Les récoltes 2007 et 2009 ont été l'une et l'autre marquées par un déficit hydrique précoce (similaire à celui en cours), levé par le retour des pluies en 2007, et prolongé par une période sèche en 2009. « Par rapport à une modalité bien irriguée (proche de l'Etm), les pertes de rendements du témoin non irrigué varient de moins de 5 % (2007) à 50 % (2009), selon le retour ou non de la pluie à partir de l'épiaison. »

Le point sur la situation en Auvergne


A l’instar de nombreuses régions françaises, l’Auvergne n’a pas été suffisamment arrosée ces derniers mois. Selon les zones, les déficits hydriques sont d’une plus ou moins grande ampleur. Globalement, Jean-Luc Vialles d’Arvalis Auvergne, contacté en milieu de semaine dernière, constate que les parcelles sont en souffrance, avec des blés très courts, par endroits décolorés. Mais difficile pour le moment d’évaluer l’ampleur des dégâts, « il nous faut attendre que les épis soient sortis pour commencer à compter ». Le niveau de pénalités potentielles est à corréler au type de sols.

Les sols superficiels, au sud de Clermont, sur les coteaux nord et sur le Val d’Allier sont en déficits hydriques depuis la fin du mois de mars, tandis que les sols plus profonds, les terres noires de Limagne, souffrent d’un manque d’eau depuis le 10-15 avril. Autre paramètre à prendre en compte, l’implantation des cultures. L’automne relativement pluvieux a par endroit rendu les conditions de semis difficile. « Un enracinement plus faible du blé peut limiter la capacité de la plante à aller chercher de l’eau en profondeur », poursuit Jean-Luc Vialles. « Dans les sols où le blé est bien implanté, la capacité de récupération peut exister, si tel n’est pas le cas, ce sera plus difficile. Mais, il est important de recroiser tous ces éléments avec les capacités des agriculteurs à irriguer leur parcelle ». Pour lui, il est encore temps de relativiser : « l’an dernier, fin avril début mai, nous avions déjà connu un déficit hydrique très important suite à un hiver très sec. Le nombre d’épis était certes moyen mais les conditions de remplissage favorable ont conduit à des rendements dans la moyenne de ces dernières années ».

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