Climat
Près d’un mois de retard pour les cultures de printemps
Pluie et froid, voilà à quoi se résume la météo du mois de mai. Un temps pas vraiment de saison et qui a retardé les cultures.
Quatre semaines d’un temps digne de la Toussaint. Le froid et la pluie se sont abstenus de prendre congé durant les ponts du mois de mai ! Les importantes précipitations et le froid qui les accompagnent ont certes eu un impact sur le moral des français, le tourisme, la consommation d’électricité ou encore sur la consommation alimentaire, mais il ne faut pas oublier les cultures. Celles de printemps sont sans nul doute les plus pénalisées par la situation. Le maïs semence n’est implanté qu’en partie dans certains secteurs du département. Quant aux prairies, la situation est critique.
Un retard encore rattrapable
D’ordinaire, les 6 000 ha de maïs semence sont presque entièrement semés. Cette année, l’implantation est retardée par les mauvaises conditions climatiques. La pluie surtout se révèle être un problème dans les terres noires de Limagne. « Les pieds femelles ont été semés sur tout le département. En revanche, c’est autre chose pour les pieds mâles qui demandent plusieurs dates de semis. Pour ce qui est de la première étape de semis, seulement 75% des surfaces ont été réalisées. Pour la deuxième nous tombons à 30%. Nous avons environ 15 jours à trois semaines de retard» explique Jean-Marc Albourie, responsable technique en maïs semence à Limagrain. L’excès d’eau ne permet pas aux agriculteurs de travailler les parcelles, ce qui retarde donc les dates d’interventions. Néanmoins, selon le responsable technique, le froid permet de conserver quelque peu l’écart habituel entre les pieds mâles et femelles. En effet, les températures froides ne sont pas favorables à la croissance des plantes. «Les différences de stade entre les pieds mâles et femelles, nécessaires pour une bonne fécondation, restent convenables. Si nous avions eu de la pluie et de la chaleur, la situation aurait été plus dramatique puisque les pieds femelles auraient eu une croissance exponentielle alors que les agriculteurs n’auraient toujours pas pu semer les pieds mâles. Nous aurions donc eu des différences de stade beaucoup trop importantes.» Jean-Marc Albourie explique aussi avoir observé, dans certaines parcelles de la Limagne Noire, des grains de maïs pourris. Le froid les a empêché de lever. Des pertes qui sont aujourd’hui difficilement chiffrables. «Aujourd’hui, la seule chose dont nous sommes certains, c’est que la période de castration sera décalée à fin juillet. »
Des prairies encore endormies
En revanche, du côté des prairies, l’heure n’est pas à l’optimisme. Dans les zones de plaine et de demi-montagne, c’est la deuxième année que les éleveurs récolteront un fourrage de mauvaise qualité. « En plaine, les plantes ont épié dans les parcelles de fauche. Dans les pâtures, quelle que soit l’altitude, l’herbe ne repousse pas après le passage des animaux parce qu’elle a à la fois trop d’eau et des températures trop froides » commente Jean-Gérald Zappata, technicien à la Chambre d’agriculture. Dans les pâtures, l’excès d’eau cause des problèmes de portance et ne facilite pas la repousse de l’herbe dont les racines sont asphyxiées. Les ensilages et les fenaisons sont donc en retard de 15 jours à trois semaines. Ces travaux seront difficiles à réaliser et quelques règles s’imposent : « Pour le pâturage, il faut limiter le chargement en mettant les animaux sur des grandes surfaces. L’ensilage reste une bonne technique pour ramasser de gros volumes mais attention à bien respecter les règles de l’art afin de ne pas négliger la qualité. » Le retour des beaux jours est prévu pour ce début du mois de juin...