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CONSEIL AGRICOLE
Pourquoi est-il important d'avoir des références avant de faire des choix ?

Chambre d’agriculture et institut de l’élevage proposent des outils pour progresser. Basés sur les études Inosys, ils étaient présentés aux organisations professionnelles agricoles.

Une équipe pilotée par le Chambre d’agriculture se tient à disposition des organisations professionnelles agricoles pour détailler le principe des références qui servent aux éleveurs à définir une stratégie gagnante.
© Renaud Saint-André

Le 1er juillet, la Chambre d’agriculture du Cantal a organisé un webinaire en collaboration avec les Organisations professionnelles agricoles (OPA) du département. Une trentaine d’agents et techniciens ont participé à cet événement, placé sous le thème “Des références locales au service du conseil agricole”. Animée par Françoise Monsallier, ingénieure méthodes et références, cette conférence en visio avait pour objectif de présenter les nouveaux réseaux de fermes Inosys, ainsi que les évolutions des revenus des exploitations laitières et allaitantes. 

Nicolas Bardy, élu de la Chambre d’agriculture, a souligné l’importance de ces données locales. “Notre mission est d’adapter nos conseils aux réalités du terrain et de soutenir les agriculteurs face aux changements climatiques et aux politiques publiques”, a-t-il rappelé. 

“Partager ces informations nous permet de mieux accompagner les agriculteurs.” (Nicolas Bardy, élu à la Chambre d'agriculture)

Chaque intervenant, issu du service référence, a présenté sa spécialité. Mathilde Bonestebe a présenté Inosys, un dispositif de partenariat entre l’Institut de l’élevage, les Chambres d’agriculture et des éleveurs volontaires : “Inosys nous permet de comprendre  et d’accompagner les systèmes  d’élevage grâce à une méthodologie nationale appliquée dans 47 fermes du Cantal”, a-t-elle expliqué. Ces fermes fournissent une base solide de données et d’expertise, permettant d’identifier des tendances et des pratiques efficaces à partager avec l’ensemble de la profession. Lors de la présentation des données chiffrées, il était précisé que 75 % de l’échantillon a changé entre 2021 et 2022 et que la comparaison entre ces deux années méritaient donc, à ce titre, d’être prise avec précaution. 

Des données locales pour mieux conseiller en lait... 

Yann Bouchard a détaillé, pour sa part, les performances des fermes bovins lait (et mixtes), qui s’étendent du Puy-de-Dôme à la Haute-Garonne. “Nous avons renouvelé 75 % de notre échantillon cette année, comprenant 71 fermes, dont 24 dans le Cantal”, a-t-il indiqué. Les résultats montrent une progression moyenne de 32 % des revenus, malgré une augmentation des coûts de production. Il a démontré que produire moins peut parfois rapporter plus. Moins d’animaux peuvent en effet être avantageusement compensé par une plus grande autonomie en fourrage grossier et la possibilité d’une production accrue de céréales, réduisant ainsi les achats de concentrés : les exploitations avec les revenus les plus élevés produisent généralement moins de lait par unité de main-d’œuvre (UMO). A contrario, “les exploitations qui sont encore loin d’avoir amorti leurs investissements, notamment en bâtiments, enregistrent des revenus plus faibles”, a-t-il relevé. Concernant les coûts de production, ceux-ci augmentent de manière exponentielle depuis 2014, avec une hausse spectaculaire entre 2021 et 2022. “Heureusement, dans le même temps, la vente de produits a augmenté dans les mêmes proportions.” Pour autant, la projection pour 2023 anticipe une baisse de 7 % des revenus disponibles(1), en raison de charges sociales accrues et d’une probable diminution des aides. Actuellement de 32000€ en moyenne par UMO et par an, il ne serait plus que de 30000€.    

... comme en viande 

Pour la partie viande, Mathilde Bonestebe a présenté les résultats des 31 fermes de l’équipe sud-Massif Central, dont la moitié se trouve dans le Cantal. “Nous avons observé une grande diversité de surfaces agricoles utilisées, allant de 43 à 205 hectares, avec une moyenne de 93 hectares”, a-t-elle précisé. Les revenus disponibles ont fortement augmenté en 2022, atteignant environ 30000€ par UMO, contre 21100€ sur l’ancien échantillon. 

Cette hausse des revenus suit l’évolution de l’Excédent brut d’exploitation (EBE). Comme pour les systèmes laitiers, les charges ont explosé, mais cela a été compensé par une hausse des produits de +24 %, soit une augmentation de plus de 50€ pour 100 kg produits. “Là encore, il existe de grands écarts entre les meilleurs et les moins bons résultats, sans corrélation directe avec la taille du troupeau ou le montant des aides”, a-t-elle noté. Pour 2023, l’estimation prévoit une baisse de 14 % du revenu moyen, passant de 30000€ à 25900€. La situation sanitaire et l’augmentation modeste des prix des produits, combinées à des charges en hausse (sauf pour le carburant) et à une baisse des aides, pèsent sur les perspectives économiques des exploitations allaitantes. 

“Notre objectif est de fournir des éléments concrets pour accompagner au mieux les agriculteurs”, a conclu Nicolas Bardy à l’issue de ce webinaire qui a permis de partager des données locales à même de répondre aux défis (mais aussi aux opportunités) de demain. Dans cette perspective, les réseaux d’accompagnement et de conseil agricole prennent tout leur sens.     

(1) Le revenu disponible est composé de l’excédent brut d’exploitation (EBE), auquel est retranché les annuités. 

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