Pour une école de qualité et accessible à tous
Éducation nationale et élus du Cantal ont signé lundi 6 janvier 2020 l’avenant n°2 à la convention “pour un aménagement du territoire scolaire cantalien”.
En 2013, répondant à une sollicitation de parlementaires du Cantal, le ministre de l’Éducation nationale évoquait une approche différente en termes d’élaboration de la carte scolaire et de répartition des moyens. En 2014, la première convention pour un aménagement du territoire scolaire cantalien était adoptée. Selon le rapport du sénateur Duran, “son acquis majeur est reconnu au niveau national comme étant une nouvelle logique de l’aménagement scolaire des zones rurales fragiles, où l’école est désormais envisagée comme celle du territoire et non plus celle de la commune” a rappelé le recteur d’Académie, Karim Benmiloud. Après un premier avenant, signé en 2016, un deuxième vient de l’être, lundi 6 janvier 2020, au collège Pierre-Galéry de Massiac. Intitulé “une école de qualité accessible à tous”, il couvre les années scolaires 2020, 2021, 2022, chacun des signataires s’engageant à “optimiser l’équilibre entre cohérence territoriale et pertinence pédagogique”.
La meilleure école ?
Ses objectifs visent à “redéfinir l’échelle du territoire et penser sa gouvernance. Le périmètre pertinent doit ainsi être défini par les acteurs locaux selon les caractéristiques géographiques, démographiques, climatiques en tenant compte des mobilités, des flux, des ressources, de la culture locale”. Il n’y a pas, pour lui, “de modèle et la meilleure école est celle qui sert le mieux son territoire”. Pour les acteurs de ce territoire, l’accent sera mis sur l’amélioration de la communication. Une école accessible à tous doit poursuivre l’expérimentation de dispositifs d’innovation pédagogique : école en réseau et déploiement des internats du XXIe siècle.
Et après ?
Président de l’AMF 15 et cheville ouvrière de ce dossier, Christian Montin, voit dans cette nouvelle étape “une grande date pour le Cantal, son éducation, ses jeunes et l’ensemble des personnes concernées par l’éducation”. L’occasion pour lui d’affirmer “que la première convention a porté ses fruits grâce à une réflexion d’ensemble sur l’organisation de l’école dans le Cantal”. Ce deuxième avenant va plus loin : “c’est aussi la garantie en nombre de postes d’enseignants (baisse maximum de trois postes par an au lieu de cinq), malgré la baisse des effectifs de par une politique différenciée adaptée au territoire, à laquelle prend part, en responsabilité, l’ensemble des acteurs. Une école de demain qui doit être construite par les territoires, imaginative, moderne. Une école qui doit s’affranchir des carcans administratifs, une école en résumé du territoire, ce que montre d’ailleurs la présence autour de la table du Conseil départemental”, signe, pour la directrice départementale (Dasen), Mme Lutic, “que nous allons pouvoir ainsi aller plus loin”. “C’est la première fois que le Conseil départemental est invité”, a déclaré le président Bruno Faure.“Le département, le territoire doivent faire vivre le projet éducatif.” Le préfet Isabelle Sima s’est réjoui “d’avoir été les premiers à signer cette convention, preuve que notre département peut être novateur et précurseur”, insistant sur “l’importance de limiter le nombre de perte de postes, quels que soient les effectifs perdus” et émettant le souhait de “construire ensemble cette école du XXIe siècle pour les trois ans à venir et au delà”. C’est l’avenir de l’école du Cantal qui se joue avec la signature de cet avenant dans un collège. Symbole qui laisse penser que la réflexion pourrait s’orienter demain à d’autres établissements :“La problématique de l’école n’est pas si différente de celle des collèges”, pointe Christian Montin. Pour Bruno Faure, “il faut aller plus loin dans cette voie”.