PNC et chasseurs sur la même longueur d’onde
Le parc national des Cévennes et la fédération départementale des chasseurs de la Lozère ont officialisé, jeudi 24 mars, plus de 45 ans de partenariat par la signature d’une convention pluriannuelle d’objectifs pour la mise en œuvre de la charte du parc national.
La chasse a été un enjeu fort à la création du PNC et elle le reste dans un département qui compte environ 7 000 chasseurs. C’est le seul parc national de métropole dont le coeur (zone réglementée) est ouvert à la chasse avec un nombre de gestionnaires limités par le décret aux seuls territoires de chasse aménagés et à l’association cynégétique (largement majoritaire en nombre d’adhérents et en superficie). Cette convention, d’une durée de trois ans (2016-2018), affiche un programme ambitieux pour contribuer au maintien de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique que le parc se doit de préserver sur son territoire, avec un budget cohérent : 35 000 euros de subvention seront dédiés aux actions menées conjointement avec la fédération. Deux grands axes structurent la collaboration entre le PNC et la fédération : les activités relatives à la chasse (gestion des populations…) et un volet consacré à la biodiversité afin notamment d’améliorer les connaissances en la matière sur le territoire du PNC et de renforcer certaines populations comme le gypaète barbu ou le grand tétras. André Thérond (président de la fédération) et Anne Legile (directrice du PNC) ont insisté sur la bonne collaboration et la complémentarité d’intervention des deux structures. Concernant les dégâts de sangliers qui prennent une ampleur sans précédent, 10 000 ont été abattus par les chasseurs. La fédération, avec l’appui du parc, gère aussi la filière d’évacuation et de traitement des 175 tonnes de déchets issus de la chasse du grand gibier dont le sanglier. La fédération indemnise les agriculteurs pour les dégâts provoqués et le parc consacre une enveloppe destinée à la prévention des dégâts d’ongulés sur les jardins et vergers à vocation non marchande des particuliers et non éligibles au dispositif d’indemnisation cadré par la loi. Cependant, localement, les efforts des chasseurs ne suffisent pas à enrayer les dynamiques de population actuelles. C’est pourquoi au-delà du travail en cours et de l’engagement de chacune des parties, la convention fixe aussi des pistes à développer pour orienter la réflexion et les activités futures. Un travail similaire d’élaboration de charte devrait être mené prochainement entre le PNC et la fédération des chasseurs du Gard.