Interview
Pas de dynamique sans prix
Interview
La dernière conférence de bassin laitier a confirmé la dynamique de production dans le Massif central, puisque 60 % des producteurs ont exprimé leur volonté de produire davantage de lait.
À la fin du mois d'octobre, les acteurs de la filière laitière se sont réunis autour du préfet de région, pour participer à la conférence de bassin. Que retenir de ce rendez-vous ?
Yannick Fialip : Les chiffres sont plutôt rassurants en matière de dynamique laitière puisque 60 % des producteurs installés en Auvergne et Limousin se sont mobilisés pour demander du lait en plus. En 2012, 220 bâtiments neufs sont sortis de terre sur la seule région Auvergne. C'est un signe encourageant pour l'avenir. Notre mission est donc d'accompagner ces éleveurs pour qu'ils puissent produire davantage de lait et de faire en sorte que la collecte soit assurée demain.
La conjoncture reste toutefois un peu tendue en ce moment…
Y.F : Il est clair que le prix du lait doit remonter très vite. Avec l'augmentation des charges, les marges des exploitations sont très faibles. Le lait doit être payé 350 euros/tonne. C'est à ce prix que l'on ne brisera pas la dynamique qui semble se dessiner. Sans prix attractif, nous allons assister à une restructuration des exploitations. Le processus a d'ailleurs déjà commencé puisque le nombre de producteurs qui souhaitent céder leur exploitation laitière a bondi de 10 % en 2012. Et ce ne sont pas forcément seulement des exploitants qui partent en retraite sans successeur. Il s'agit aussi d'agriculteurs qui ont choisi d'abandonner la production laitière au profit de cultures céréalières ou de l'élevage allaitant. Au final, sur la région Auvergne-Limousin, ces cessations représentent 33 millions de litres de lait, c'est 72 % de plus que l'an dernier.
Quelle est aujourd'hui la responsabilité des entreprises ?
Y.F. : Sur le prix d'abord, il est inconcevable qu'alors que de nombreux signaux de marché sont au vert, la hausse ne soit pas au rendez-vous. Certaines filières AOP manqueraient même actuellement de lait.
Par ailleurs, les entreprises doivent stopper leur menace d'arrêt de collecte suite à des fins de contrats. Pour couper court à ce type de stratégie, il est nécessaire de réinvestir dans des outils de transformation dans notre région et de miser sur les produits différenciés à travers les AOP et la démarche « montagne ». Parallèlement, le Massif central a une carte à jouer sur l'export. Il y a une vraie place à prendre sur les pays du pourtour méditerranée avec des produits laitiers basiques que notre zone peut tout à fait contribuer à produire.
C'est en 2013 que les contours de la PAC devraient prendre forme. L'échéance se rapprochant, quelles sont vos propositions ?
Y.F. : Notre souhaitons que la PAC post 2013 soit favorable au système laitier dans son ensemble et à la production en montagne. C'est pourquoi nous plaidons en faveur d'un renforcement de l'aide laitière en zone de montagne. Il nous semblerait également cohérent que les premiers hectares de l'aide unique soient surdotés de manière à prendre en compte les actifs. En effet, les exploitations laitières sont souvent assises sur de petites surfaces. Structurellement, elles sont plus intensives que les autres productions et demandent davantage de temps de travail et de main d'œuvre. Le paiement unique à l'hectare doit donc prendre en compte cette notion d'actif.
À la fin du mois d'octobre, les acteurs de la filière laitière se sont réunis autour du préfet de région, pour participer à la conférence de bassin. Que retenir de ce rendez-vous ?
Yannick Fialip : Les chiffres sont plutôt rassurants en matière de dynamique laitière puisque 60 % des producteurs installés en Auvergne et Limousin se sont mobilisés pour demander du lait en plus. En 2012, 220 bâtiments neufs sont sortis de terre sur la seule région Auvergne. C'est un signe encourageant pour l'avenir. Notre mission est donc d'accompagner ces éleveurs pour qu'ils puissent produire davantage de lait et de faire en sorte que la collecte soit assurée demain.
La conjoncture reste toutefois un peu tendue en ce moment…
Y.F : Il est clair que le prix du lait doit remonter très vite. Avec l'augmentation des charges, les marges des exploitations sont très faibles. Le lait doit être payé 350 euros/tonne. C'est à ce prix que l'on ne brisera pas la dynamique qui semble se dessiner. Sans prix attractif, nous allons assister à une restructuration des exploitations. Le processus a d'ailleurs déjà commencé puisque le nombre de producteurs qui souhaitent céder leur exploitation laitière a bondi de 10 % en 2012. Et ce ne sont pas forcément seulement des exploitants qui partent en retraite sans successeur. Il s'agit aussi d'agriculteurs qui ont choisi d'abandonner la production laitière au profit de cultures céréalières ou de l'élevage allaitant. Au final, sur la région Auvergne-Limousin, ces cessations représentent 33 millions de litres de lait, c'est 72 % de plus que l'an dernier.
Quelle est aujourd'hui la responsabilité des entreprises ?
Y.F. : Sur le prix d'abord, il est inconcevable qu'alors que de nombreux signaux de marché sont au vert, la hausse ne soit pas au rendez-vous. Certaines filières AOP manqueraient même actuellement de lait.
Par ailleurs, les entreprises doivent stopper leur menace d'arrêt de collecte suite à des fins de contrats. Pour couper court à ce type de stratégie, il est nécessaire de réinvestir dans des outils de transformation dans notre région et de miser sur les produits différenciés à travers les AOP et la démarche « montagne ». Parallèlement, le Massif central a une carte à jouer sur l'export. Il y a une vraie place à prendre sur les pays du pourtour méditerranée avec des produits laitiers basiques que notre zone peut tout à fait contribuer à produire.
C'est en 2013 que les contours de la PAC devraient prendre forme. L'échéance se rapprochant, quelles sont vos propositions ?
Y.F. : Notre souhaitons que la PAC post 2013 soit favorable au système laitier dans son ensemble et à la production en montagne. C'est pourquoi nous plaidons en faveur d'un renforcement de l'aide laitière en zone de montagne. Il nous semblerait également cohérent que les premiers hectares de l'aide unique soient surdotés de manière à prendre en compte les actifs. En effet, les exploitations laitières sont souvent assises sur de petites surfaces. Structurellement, elles sont plus intensives que les autres productions et demandent davantage de temps de travail et de main d'œuvre. Le paiement unique à l'hectare doit donc prendre en compte cette notion d'actif.