PAROLES DE JEUNE
Lait et rugby : les deux passions de Mathieu.
A bientôt 21 ans, Mathieu Jouve est installé seul sur une exploitation laitière de 25 vaches pour un quota de 220 000 L de lait sur la commune de Siaugues Sainte-Marie. En janvier 2012, le jeune homme passionné d’élevage a repris la ferme de son père lorsque ce dernier a pris sa retraite. Mais, comme il le précise : «ce n’est pas le matériel qui ma donné envie de faire ce métier, c’est l’amour des bêtes». Issu d’une famille d’agriculteurs, Mathieu a toujours vécu au contact des animaux. A l’âge de 14 ans, il s’occupait déjà de l’élevage des génisses et de la reproduction sur l’exploitation de son père Yves. «A l’époque je faisais des essais «génétiques» sur des lots de génisses dans le but de sortir des animaux de qualité. Et c’est ce qui m’a donné l’envie de m’installer».
Mathieu Jouve est épanoui. Chaque jour lorsqu’il arrive sur sa ferme, il admire le magnifique cadre de vie dans lequel il travaille, avant de s’atteler à la tâche...
Manque de surfaces
La seule ombre au tableau concerne le manque de surfaces. Ses 33 ha de SAU ne lui permettent pas d’être autosuffisant en fourrages et l’obligent à acheter à l’extérieur, ce qui affaiblit la trésorerie de son exploitation. «Je suis à la recherche d’une quinzaine d’hectares, mais c’est très difficile d’en trouver dans le secteur» explique-t-il avec une certaine inquiétude car l’évolution de sa ferme est entièrement conditionnée à ce problème. «Si un jour j’arrive à trouver des hectares supplémentaires, alors seulement je pourrai envisager de changer ma machine à traire (une 2x4 sans décrochage automatique)».
L’agriculture n’est pas le seul univers de Mathieu. Le jeune homme pratique le rugby depuis 8 ans et il a bien l’intention de continuer. Membre de l’Ovale Club du Gévaudan à Saugues, Mathieu joue (en demi de mêlée) presque tous les dimanches, de septembre à mai. «Le sport permet de se maintenir en forme et de se vider la tête tout en étant en contact avec des personnes qui ne sont pas du milieu agricole. Mes copains travaillent à l’ONF, dans des entreprises locales ; et je m’aperçois, qu’en tant qu’éleveur, j’arrive davantage à me libérer du temps (en semaine) comparé à eux. Par contre, mes copains ne travaillent pas le week-end...».
Mathieu apprécie l’esprit d’équipe et de famille qui règne au sein de son club de rugby et les samedis soir, c’est avec plaisir qu’il rejoint son groupe de rugbymen pour passer quelques soirées festives.
Très attaché à sa famille, Mathieu fait toujours en sorte de rendre une petite visite à chacun de ses 13 neveux et nièces lors de leurs activités sportives, sans oublier sa petite-amie, Morgane lors de ses matchs de hand-ball.
En projet : enseigner le rugby
Ce passionné de rugby envisage, dans un futur lointain, de passer un diplôme d’entraîneur en vue d’enseigner sa discipline au sein de l’école de rugby du Val d’Allier de Saugues-Langeac. «J’ai envie de transmettre ce que j’ai appris à ces jeunes qui nous regardent jouer le dimanche».
Pour rester dans les projets, Mathieu ne se montre pas opposé à la prise de responsabilité au sein d’un organisme agricole, mais à une condition : «de ne prendre qu’une seule responsabilité et de s’y consacrer à fond».
Véronique Gruber