Pac : « Il n’y aura pas d’accord formel avant avril-mai 2020 »
À l’approche des élections européennes qui auront lieu du 23 au 26 mai, Michel Dantin, député européen de la circonscription du Sud-Est revient sur sa vision de l’Europe et de la prochaine politique agricole commune 2021-2027 dans un contexte tendu par le Brexit.
Michel Dantin ne s’en cache pas, il ne se représentera pas aux prochaines élections européennes. Si les raisons de cette décision lui sont propres, il reste jusque-là impliqué dans les négociations de la future Pac.
« Le Conseil européen va finir d’élaborer sa position sur la réforme au mois d’octobre. Nous n’aurons certainement pas d’accord formel avant avril-mai 2020, à condition qu’on se mette d’accord sur le budget de l’UE avec les autres pays européens », affirme d’emblée Michel Dantin. Et la tâche semble compliquée. « Ça ne fonctionne pas bien avec l’Italie, ça ne fonctionne pas bien avec la Pologne et la Hongrie, les échanges avec les Pays-Bas sont compliqués, il n’y a plus de gouvernement en Finlande, la relation Macron-Merkel est celle qu’elle est… En tout cas, elle n’a rien à voir avec les précédentes “Kohl-Mitterrand”, “Chirac-Schröder”, voire avec celle qui n’était pas parfaite entre Sarkozy et Merkel… Quand vous n’avez déjà pas une entente de fond qui vous unit, lorsque vous devez discuter du dur, c’est compliqué », ajoute le député européen. Un scénario risque, selon lui, de se démarquer : une baisse probable des crédits de 12 % en euros constants, qui viendrait surtout pénaliser le second pilier. La raison ? La volonté des États membres du nord de l’Europe de ne pas augmenter le budget de l’UE mais aussi un trou dans les caisses de l’EU dû aux conséquences budgétaires du Brexit avec la sortie possible du Royaume-Uni de l’Union européenne. « 12 milliards de recettes vont disparaître dont environ trois et demi pour la Pac. Les Britanniques étaient contributeurs nets de la Pac, c’est-à-dire qu’ils payaient plus qu’ils ne recevaient, compte tenu du brio de leur économie. Qui va payer ces 12 milliards ? Dans quoi allons-nous couper et comment ? interroge-t-il. Ça va être un sujet extrêmement complexe. »
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1508, du 2 mai 2019, en page 11.