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En vidéo : visite du chantier ALTRIOM
Optimiser le tri et le recyclage des ordures menageres

L'ère des centres d'enfouissement est révolue en Haute-Loire avec l'ouverture imminente de l'unité de tri et de valorisation des ordures ménagères, Altriom.

Aucun centre d’enfouissement ne s’installera en Haute-Loire. Les projets de Chastel Ligou dans l’Emblavez et celui de Cayres semblent définitivement enterrés face à ce géant du tri et du recyclage, Altriom, qui pousse à Polignac, sur la plaine de Bleu.
Encore en cours de construction, ce site qui s’étend sur 3,5 ha dont 1 ha de bâtiments, a été présenté comme une unité pionnière à l’échelle de l’hexagone, voire bien au delà, le 14 février dernier à l’occasion d’une toute première visite dédiée aux élus et à la presse locale.


Très haut niveaude performance

Quelle innovation ce nouveau centre de tri et de valorisation des ordures ménagères introduit-il ? Porté par l’entreprise Vacher et son partenaire Praxy Développement, Altriom traite les déchets ménagers résiduels, c’est à dire ceux qui restent après les collectes sélectives et les déchèteries ainsi que les déchets non dangereux des professionnels. Ce centre de gestion de déchets se caractérise par un très haut niveau de performance et s’inscrit intégralement dans le cadre d’un développement durable. «Jusqu’à présent, on triait nos déchets par le biais de la poubelle jaune mais on ne triait rien dans la poubelle grise (ou verte). Les déchets issus de cette dernière poubelle étaient ensuite envoyés dans l’Allier et dans la Drôme pour y être enfouis. On ne peut pas continuer à envoyer nos déchets chez nos voisins en parcourant des milliers de kilomètres. On ne peut pas opter pour l’enfouissement, ce qui reviendrait à polluer nos sols. Aujourd’hui, le projet Altriom c’est la solution idéale» a expliqué le maire du Puy Laurent Wauquiez. Une idée entièrement partagée par les responsables des collectivités qui se sont associées à ce projet : l’agglomération du Puy, les Sictom des Monts du Forez et de l’Emblavez- Meygal et la communauté de communes du Pays de Saugues.



25 000 tonnes de déchets par an

Grace à un procédé de tri et de recyclage performant, Altriom, qui pourra traiter un volume de 25 000 tonnes de déchets par an, permettra de récupérer entre 80 et 90% de nos déchets ménagers. Après leur passage chez Altriom, les 25 000 tonnes d’ordures (jusqu’alors enfouies) seront ramenées à seulement 2 500 tonnes de produits ultimes (10% du tonnage) qui ne peuvent être ni recyclés ni valorisés. Pour arriver à de tels niveaux de performances de tri, Altriom fait appel à des techniques optimisées et des machines ultra-modernes. Le processus démarrera par le bâtiment de réception des déchets où une machine se chargera d’ouvrir les sacs poubelles pour procéder au tri. Différents dispositifs permettront alors de séparer les déchets organiques, les métaux ferreux et non ferreux, les matières plastiques, le verre, les fibres papetières, les matériaux inertes et les matières à moyen et haut pouvoir calorifiques. «Les déchets sont classés en trois catégories distinctes (les organiques, les recyclables et les valorisables en combustible). Ces catégories génèrent dans le process de l’usine, 3 lignes différentes : une dédiée au traitement de la matière organique par compostage et affinage (retrait des polluants du compost), une ligne dédiée aux déchets recyclables (tri s’effectue grâce à des robots de tri optique qui lisent la signature de la matière dans l’infrarouge) et une autre ligne sur laquelle sefabrique le combustible solide de récupération (CSR)» détaille Fabien Charreyre dirigeant d’Altriom.


L’usine génère compost, CSR et déchets ultimes

À l’issue du process, Altriom fabriquera un compost répondant aux normes de commercialisation NFU44-051. Un compost dont la destinée est à 90% agricole. Fabien Charreyre table sur une fabrication de 6 000 tonnes de compost par an, un volume qui permettrait de fournir une trentaine d’agriculteurs.
Le traitement des déchets par Altriom génèrera aussi la fabrication de combustible solide de récupération en alternative au gaz et au fioul ; cette fraction de déchets non recyclables mais dotés d’un certain pouvoir calorifique sera consommée par les cimenteries.
Enfin, environ 10% des déchets ressortiront pour être enfouis. Ultra moderne, ce centre de tri et de valorisation ne devrait pas générer de nuisance olfactive dans son environnement proche, grâce à un procédé naturel de traitement des odeurs. Fabien Charreyre s’explique : «L’ensemble du bâtiment est aspiré. Cet air est ensuite envoyé dans des casiers remplis d’un système proche d’un humus ligneux (qui produit de l’oxygène). L’odeur étant un microorganisme qui génère des molécules gazeuses, l’idée est d’oxygéner ces micro-organismes via un substrat de vie (le système ligneux)». La construction de ce centre de tri performant, qui va permettre la création de 19 emplois, entrera en fonctionnement avant l’été 2014. Quant aux premiers tests, ils débuteront d’ici un mois.



VÉRONIQUE GRUBER

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