Observatoire départemental de l’agribashing ou la piste d’une solution ?
Depuis quelques années le monde agricole doit faire face à de nombreuses attaques qui visent à entacher l’image de la profession mais aussi le quotidien sur les exploitations. Vols, intrusions dans des propriétés, insultes : cette intensification des menaces amène les services de l’État à prendre de réelles dispositions pour pallier « ces actes malveillants » …
« Sur les réseaux sociaux on s’en prend plein la figure par des personnes qui ne connaissent même pas notre travail ». Ce jeudi 30 janvier, les acteurs de l’agriculture creusoise se sont réunis en Préfecture pour faire le point sur ce qui existe et sur les améliorations qui peuvent être apportées pour la sécurité des exploitations. Autour de la table, les inquiétudes des syndicats agricoles convergent vers la même idée : il faut que ça cesse ! Dans le viseur : les actes de délinquance, mais aussi les propos qui blessent, les dégradations sur des exploitations et tout ce qui peut être de loin comme de près lié à la notion d’agribashing. « Et même si la Creuse est encore « à un étage bas » il convient tout de même de rester vigilant » explicite Madame Magali Debatte, Préfète de la Creuse. Annonçant 5 % de faits où les agriculteurs se sont déclarés victimes, le colonel du groupement de gendarmerie de la Creuse Philippe Vincent vient corroborer la tendance baissière des actes malveillants sur le département. En effet, entre 2017 et 2019 le recensement du nombre de faits a diminué de 50 faits. Le domaine où les délits sont les plus rapportés et significatifs est probablement celui des vols : vols de batterie, de carburants et même d’animaux.
Au-delà, la pression que subissent les agriculteurs devient importante et croissante, « parfois menés par des idéologies radicales, des groupes animalistes ou antispécistes veulent nuire à l’image des agriculteurs ». Sur une terre d’élevage comme la Creuse il apparaît comme intolérable de subir des tels actes et de devoir faire face à ce genre de comportements. « On a des néo-ruraux qui débarquent ici et qui viennent nous apprendre comment travailler ! ». Pour pallier cette situation, des observatoires contre l’agribashing ont été initiés à l’échelon national. « L’expérimentation de l’observatoire est mise en place depuis avril et s’est généralisé aux départements. Nous avons défini 5 axes d’efforts sur lesquels nous allons travailler » explique Magali Debatte. Ainsi tous les 6 mois, les syndicats et les services de l’État devraient faire le point sur l’impact de l’insécurité vécue par le monde agricole. En outre, une cellule a été mise en place par la gendarmerie depuis début octobre. Prenant le nom de la déesse de l’agriculture et des moissons, la cellule Demeter est dédiée aux attaques subies par les agriculteurs et permet de renseigner les autorités sur les pics de crise. « C’est un partenariat montant-descendant entre les deux parties. Le but c’est que nous puissions être toujours sur une ligne d’information pour adapter nos moyens et notre fonctionnement. Plus le spectre de balayage sera large plus on pourra agir » ajoute le colonel Philippe Vincent. D’un autre côté l’Adeeparc, qui a été remise en route il y a 2 ans, vise aussi à soutenir le monde agricole de façon juridique. La séance a été levée avec l’idée de bâtir au mieux un avenir serein pour les agriculteurs. Thierry Jamot a conclu : « La campagne c’est le coq qui chante, les tracteurs qui traversent le village, la qualité de l’espace mais aussi son agriculture ». Des points sur lesquels les syndicats se sont unanimement entendus et sur lesquels tous les acteurs souhaitent travailler ensemble.