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L’ouverture de la chasse approche à grands pas

L’ouverture générale de la chasse se profile le 8 septembre pour la campagne 2024-2025. L’occasion de faire un point sur les nombreuses évolutions qu’a connu cette pratique ces dernières années.

La fédération de chasse en conférence de presse
La fédération de chasse en conférence de presse
© Marion Ghibaudo

Le département de la Lozère a 5 400 chasseurs inscrits auprès de la fédération départementale de chasse.
« Nous constatons une petite érosion due à l’âge depuis quelques années, avec une perte d’adhérents. L’âge moyen du chasseur lozérien est de 54 ans », a détaillé Joseph Matera, directeur de la fédération départementale des chasseurs de la Lozère en conférence de presse jeudi 29 août. Une érosion que ne compense pas le nombre de chasseurs qui passent le permis chaque année, environ 200. Quatre pour cent des chasseurs lozériens sont des femmes.
Quant à la fédération départementale des chasseurs de la Lozère, elle se compose d’un conseil d’administration de 16 membres, et un bureau de six élus, accompagnés par une dizaine de salariés, couvrant un large éventail des missions de la structure.

Le grand et petit gibier, des populations globalement stables
Sur la campagne 2023-2024, 6 561 sangliers ont été prélevés en battue, 1 975 cerfs, 3 812 chevreuils et 205 mouflons. Un joli tableau de chasse avec un total de près de 12 000 animaux (en grand gibier) prélevés - une tendance stable d’une année sur l’autre.
Quant aux populations, régulièrement suivies par les techniciens de la fédération départementale, « elles sont plutôt stables, même si, notamment sur les cervidés, on note une légère augmentation de population sur la partie haute du département ». Le sanglier est en « stagnation depuis deux à trois ans, quant aux mouflons, la population est à un niveau confortable, même si elle reste sensible, et notamment aux attaques de loups ».
Des tendances de population qui peuvent être mises à disposition car l’une des missions de la fédération départementale est de mener des missions techniques sur le grand gibier dont « la collecte et l’analyse de données techniques (comptage aux phares, écoute des cerfs bramant, observations par corps de cerfs, mise en œuvre des suivis par ICE (longueur des dagues et poids des faons), comptages de printemps des mouflons par la méthode de l’indice ponctuel d’abondance (IPA), et le suivi de la population de chamois par la technique des indices pédestres ». Des récoltes de données qui sont entre autres complétées par l’analyse des tableaux de chasse de toutes les espèces et la coordination des plans de gestion. Quant au petit gibier, la fédération départementale conduit notamment des missions techniques d’analyse et d’interprétation des tableaux de chasse toutes espèces, ainsi que la collecte et l’analyse de données techniques. Si la population de lièvres du département se porte bien, un questionnaire est en cours sur la perdrix. Quant aux oiseaux migrateurs, « la population se porte bien ».
« Les chasseurs constituent le premier réseau d’observateurs de la faune sauvage, les informations qu’ils collectent tout au long de l’année sont donc capitales ».

Des craintes sur les espèces chassables
Point d’inquiétude pour la fédération de chasse : le nombre d’espèces chassables est en diminution. « Les chasses traditionnelles sont attaquées, c’est un combat de tous les jours », s’agace André Thérond, président de la fédération départementale des chasseurs de la Lozère. « Nous avons des questions sur les tourterelles des bois », dont la chasse est interdite par moratoire une année de plus. Cet oiseau migrateur a vu sa population s’effondrer en Europe, et il avait été protégé une première fois par le Conseil d’État en 2020. La population de cette espèce, « estimée entre 397 000 et 480 000 couples en 2009, a décliné de 44 % au cours des dix dernières années », souligne le ministère de la Transition écologique dans une consultation publique qui s’est déroulée du 27 juillet au 16 août. Ce déclin serait est en grande partie attribué à la destruction de leurs habitats naturels. Une interdiction prolongée jusqu’au 30 juillet 2025 et qui comptabilise la cinquième campagne d’interdiction pour les chasseurs. Autres exemples : le courlis cendré et la barge à queue noire.
« En Lozère, nous avons la question de la chasse à la tendelle qui a été perdue ». Par une décision rendue le 20 décembre (Conseil d’État, 20 décembre 2023, nº 458522), le Conseil d’État a annulé le refus du ministre de la Transition écologique d’abroger l’arrêté du 7 novembre 2005 relatif à l’emploi de tendelles dans les départements de l’Aveyron et de la Lozère, les deux derniers départements d’Occitanie à pratiquer encore ce type de chasse. Les juges ont notamment considéré que cette pratique n’était pas sélective et entraînait la destruction d’espèces protégées, déclenchant l’ire des chasseurs. « Il est fort probable que la fin soit tragique pour cette pratique, entraînant avec elle la disparition de ce savoir-faire et de l’identité des grands causses lozériens et aveyronnais », note la fédération départementale.

Formations et sécurité, les deux piliers de la chasse lozérienne
Si au niveau national, des accidents sont à déplorer : 97 accidents en 2023-2024 et 78 en 2022-2023, dont six mortels pour chacune des années citées, la Lozère peut se targuer d’avoir eu zéro accidents en 2022-2023 et 2023-2024. « Le nombre d’accidents, au niveau national, reste largement inférieur aux années 2000, même s’il ne faut pas s’en contenter », souligne la fédération de chasse.
Quant à la Lozère, pour continuer de surfer sur ces bons résultats, et s’assurer d’une saison en sécurité pour tous, la fédération départementale continue de mettre en avant différentes formations liées à la sécurité. « Dès septembre, la fédération reprendra, et ce pour la quatrième année, les formations sécurité ». Rappelant qu’il est désormais obligatoire pour les chasseurs de suivre une formation sécurité tous les dix ans, une obligation nationale qui impose à tous les chasseurs une remise à niveau d’ici octobre 2030.
En Lozère, la fédération a déjà formé (ou reformé) plus de 1 600 chasseurs sur les 5 400 que compte le département. Des formations dispensées sur internet ou en présentiel, selon la préférence de chacun.
En plus de ces formations, la fédération départementale propose toujours ses séances de réglage de carabine : « six journées ont été organisées cette année, et constituent une action majeure pour une meilleure sécurité à la chasse. Des journées qui s’inscrivent aussi dans une démarche cohérente de formation des chasseurs à la sécurité en action de chasse, avant l’ouverture de la chasse », ce qui permet une reprise en main des armes tout en douceur. En 2023, près de 300 armes ont été contrôlées et réglées.
 

En pratique

Pour toute information concernant les permis ou les formations dispensées par la fédération départementale des chasseurs de la Lozère, appeler au 04 66 65 75 85.

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