Littoraux : l’agriculture sous la menace de la montée des eaux
À horizon 2100, la montée des eaux menace jusqu’à la moitié des terres agricoles littorales à travers le monde.
« Quand la mer monte, j’ai honte » chantait Raoul de Godewarsvelde en 1968. Sorti de son contexte, le refrain sonne désormais comme une triste prophétie. Selon les différents scénarios de dérive climatique et de fonte des calottes glaciaires retenus, les effets sur le niveau des mers vont de +0,5 à +1,7 mètres d’ici à 2100. Et même si elle est, en moyenne, moins présente sur les littoraux qu’ailleurs, l’agriculture n’est pas épargnée.
Dans un rapport paru en 2019, l’Inrae estime qu’entre 0,5 et 1,1 % des terres agricoles mondiales – soit 25 à 50 % des surfaces agricoles littorales – seront affectées par la montée des eaux. Les chercheurs ne comptabilisent ici que les bandes de terres émergées dont l’altitude est inférieure à 5 m – soit 40 millions d’hectares dans le monde. Le scénario le plus critique menace donc 20 millions d’hectares d’engloutissement, soit un peu moins que la surface agricole utile de la France. L’Hexagone n’est pas le plus exposé. Les régions du monde les plus menacées sont l’Asie du sud, l’Asie de l’est et le Pacifique, l’Afrique de l’ouest et l’Amérique du sud. Dans un scénario à +1,7 m, l’Égypte et le Vietnam pourraient voir plus de 10 % de leur surface agricole nationale inondée.