Sécheresse
L’Institut de l’élevage dresse un premier bilan pour le Massif central
Sur l’ensemble de la zone Centre - Massif central, l’analyse de la situation permet de distinguer globalement trois grandes zones aux conditions plus ou moins sévères.

Premiers secteurs déjà très touchés : les zones de polycultures de la région Centre, du nord et nord-ouest Bourgogne, le nord-ouest et toute une frange ouest/sud-ouest du bassin limousin (dont les départements limitrophes de Dordogne, Vienne et Charente). Il s’agit d’une zone plus précoce en végétation et donc sensible plus tôt aux conditions climatiques.
Un territoire jusque-là moins touché : celui correspondant aux zones de montagnes généralement arrosées, avec des hivers longs et rigoureux et avec un départ en végétation plus tardif (lié à l’altitude). Dans ces zones plus tardives, les conséquences réelles de la sècheresse vont se jouer dans les prochaines semaines(1). L’absence de précipitations sera alors d’autant plus pénalisante que les élevages de ces secteurs sont des systèmes tout herbe, sans possibilité de compenser leurs ressources alimentaires par d’autres voies : ensilage de céréales immatures, maïs…
Entre les deux, des situations intermédiaires comprenant les autres zones herbagères du Limousin, le sud-est Bourgogne, le sud, le nord et l’est de l’Auvergne.
Des stocks épuisés
L’état des stocks récoltés en 2010 disponibles dans les exploitations est relativement aléatoire mais globalement, ces deniers sont quasiment épuisés.
Selon les zones, les conditions climatiques de 2010 ont été elles-mêmes plus ou moins propices à la constitution de stocks. Ainsi, le Centre, le nord-ouest et nord Bourgogne, l’ouest du Limousin et la Châtaigneraie en Auvergne avaient déjà connu une sécheresse l’an dernier qui avait limité la constitution des stocks pour l’hiver. Ailleurs, et notamment en montagne, si les stocks avaient pu se faire correctement, l’arrivée précoce de l’hiver (neigeux et froid) a conduit à les mobiliser très tôt (dès novembre).
Au delà des conditions climatiques de 2010 et donc d’effets propres à chaque territoire, on relève également de fortes disparités entre exploitations, liées au choix de pilotage réalisé par les éleveurs. Ainsi, si la mise à l’herbe aurait pu être partout plus précoce cette année, tous les éleveurs ne l’ont pas fait pour autant pour des raisons diverses : vêlages tardifs pour certains, crainte d’un retournement des conditions météo, manque d’herbe pour d’autres, ou encore un “silo de maïs à terminer”. De même, certains éleveurs avaient aussi choisi de vendre leurs stocks… Cette analyse vaut également pour les stocks de paille.
Vers une rupture du pâturage
Après un démarrage très satisfaisant, la situation actuelle en matière de pâturage inquiète. L’avance végétative a permis une mise à l’herbe plus précoce de deux semaines (en zone de montagne) à près de trois semaines ailleurs. Partout, la mise à l’herbe des animaux a eu lieu dans de très bonnes conditions : temps sec et ensoleillé, herbe sèche et de qualité et bonne portance des sols. Les animaux étaient en parfait état, les croissances (bovins viande) et les niveaux de production laitière (bovins, caprins) ont été très satisfaisants. En revanche, une fois le premier passage des animaux réalisé, l’herbe n’a plus repoussé…
À ce jour, dans la zone la plus touchée, les animaux ont donc déjà entamé les parcelles de fauche. Dans quelques situations plus graves mais qui semblent encore exceptionnelles (zones séchantes, systèmes intensifs, ou encore manque de maîtrise du système fourrager), les stocks 2011 réalisés sur fauches précoces sont déjà entamés.
Dans les zones plus tardives, les éleveurs n’ont, jusque-là, pas encore vraiment touché aux parcelles de fauche mais devraient y être contraints rapidement, au fur et à mesure que s’achève le premier passage des animaux, et que les pluies se font attendre.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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