« Limiter les risques psycho-sociaux »
Suzel Prestaux, inspectrice d’académie, directrice académique des services de l’Éducation Nationale du département de l’Allier.
Issue des métiers de l’orientation, elle a notamment été directrice du Centre d’information et d’orientation (CIO) de Digoin (Saône et Loire, Académie de Dijon) et du CIO d’Épinay-sur-Seine (Seine Saint Denis, Académie de Créteil), puis inspectrice de l’Éducation Nationale chargée de l’information et de l’orientation dans les départements de Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise et Hauts-de-Seine avant d’être chef du service académique de l’information et de l’orientation (CSAIO) auprès des Recteurs Boissinot, Duwoye et Fîlatre, dans l’académie de Versailles. Suzel Prestaux exerçait auparavant les fonctions d’inspectrice d’académie, directrice académique adjointe des services de l’Education Nationale du département du Pas-de-Calais (Académie de Lille).
Que représente le monde éducatif dans l’Allier ?
Suzel Prestaux : Ce sont plus de 52 000 élèves scolarisés dans le public et le privé sous contrat. Plus en détail, ce sont 24 500 élèves au sein des 342 écoles maternelles et primaires publiques et 1750 enseignants qui œuvrent tous les jours aux côtés de ces élèves. Nous comptons aussi onze écoles privées. Pour le second degré, ce sont 12 000 élèves dans les 37 collèges publics et 10 000 élèves dans les onze lycées publics. Le privé représente environ une part de 9 à 10 % des élèves scolarisés. Je tiens aussi à signaler que le département compte des établissements agricoles ainsi que des centres de formation d’apprentis permettant de diversifier les parcours de nos élèves.
Comment les établissements scolaires se sont-ils adaptés à la crise sanitaire ?
S. P : Nous avons le souci de garder les établissements ouverts compte tenu des risques psycho-sociaux qu’engendrerait leur fermeture. C’est ce que l’on a connu pendant deux mois, l’année dernière. Un véritable enjeu possible grâce aux partenariats actifs avec les élus, les collectivités territoriales et les parents. Une véritable dynamique d’ensemble qui contribue à cette dynamique complexe et qui constitue une digue essentielle dans la mise en œuvre des protocoles sanitaires renforcés. La limitation du brassage a été rappelée, notamment lors des passages en cantines scolaires. Nous avons un « contact tracing » très performant permettant de maîtriser le risque contagieux de la manière la plus efficace qui soit.
Quand un cas avéré de Covid-19 est détecté dans une classe, que se passe-t-il ?
S. P : On suspend l’accueil des élèves et on ferme la classe à compter du moment où nous identifions trois cas, hors fratrie, dans cette même classe. Une suspension d’une semaine permettant à l’ensemble des élèves de réaliser un test. Dès lors, nous mettons en place l’enseignement en distanciel avec des cours et un accompagnement personnalisé auprès de chaque élève par les enseignants eux-mêmes.
Comment organisez-vous le dépistage de la Covid-19 au sein des établissements ?
S. P : Nous avons désormais la possibilité d’organiser, depuis peu, des campagnes directement dans les établissements scolaires. Les premières séquences étaient en direction du personnel. Nous ouvrirons progressivement aux élèves. Il s’agit de compléter l’offre publique qui existe et ce dépistage reste sur la base du volontariat.
Les épreuves du BAC
ne se passeront pas en présentiel. Comment cet examen va-t-il être organisé ?
S. P : Les épreuves d’enseignement de spécialités, qui sont une nouveauté du Baccalauréat, s’exerceront, non pas sous la forme d’un examen qui devait avoir lieu au mois de mars, mais sous la forme d’un contrôle continu qui prendra en compte les résultats des trois trimestres de l’année scolaire de terminale. Ce contrôle continu est une démarche intéressante car il permet de consolider leurs apprentissages dans une vision à long terme.