Innovation
Lieutadès met les gaz sur la méthanisation collective
La petite commune du Caldaguès est la première de France à se lancer dans un projet de méthanisation porté par la mairie avec des retombées multiples.
C’est un paisible petit bourg du Caldaguès, frontalier du voisin aveyronnais avec lequel il partage le même moteur économique : l’agriculture et l’élevage bovins en particulier. On est bien loin ici de tout pôle de compétitivité et a fortiori des circuits classiques de recherche-développement. Et pourtant… La commune de Lieutadès est en passe de démontrer que ruralité rime aussi avec innovation et que la matière grise n’est pas l’apanage de cols blancs franciliens ou des grandes métropoles très en vogue. Si les habitants de la commune tirent leur surnom (les Capujadous) du couteau avec lequel ils taillaient jadis le bois des chevilles fixant les lauzes sur les toits, c’est vers une autre ressource que la municipalité se tourne aujourd’hui : l’énergie issue de la méthanisation. Ainsi, d’ici fin 2014, une unité de méthanisation collective devrait être implantée tout près du bourg pour éviter toute déperdition de chaleur avec un futur réseau de chaleur communal. «C’est un projet unique en France dans le sens où il est porté par une collectivité», souligne Damien Puech, technicien à l’espace Infos énergie biomasse (Bois énergie 15) qui a accompagné le conseil municipal dans ses démarches depuis bientôt trois ans.
À lire dans le Réveil Lozère n°1241 du 9 janvier 2014, en page 7.
Et une Cuma spécifique en projet
Les quatre digesteurs de l’unité implantée à proximité du bourg sur un terrain de 5900 m², seront alimentés tous les deux mois (en alternance tous les 15 jours) par un total de 6000 tonnes de fumier issues de 13 élevages (de Lieutadès, Jabrun, Chaudes-Aigues et Cantoin), complétées par des déchets de tontes, fauches, fruits et légumes…
Au-delà des deux emplois communaux prévus pour assurer le fonctionnement et la maintenance de l’unité, la mairie prévoit de créer une Cuma spécifiquement dédiée à cette activité et à laquelle elle adhèrerait. L’idée est de s’équiper du matériel nécessaire pour aller chercher le fumier chez les éleveurs apporteurs. Sachant que les plans d’épandage seront établis par l’usine.