L'heure des loups : réfléchir la « cohabitation » filière ovine et loups
Jeudi 1er décembre, le ciné-théâtre de Saint-Chély-d'Apcher a organisé une soirée ciné-débat autour de deux films du documentariste Marc Khanne : La transhumance du bonheur et L'heure des loups, en présence de Mickaël Tichit et Joël Brunet, deux éleveurs prédatés en 2022.
Les deux éleveurs étaient venus témoigner des drames qu'ils ont subis sur leurs exploitations, et discuter avec le public de cette question clivante. Un débat qui s'est déroulé dans le calme, et qui a permis à de nombreux points de vue de s'exprimer. Mais la question, restée sans réponse, qui est revenue le plus souvent, tournait autour d'un seul sujet : la cohabitation est-elle possible entre loup et filière ovine ? « Difficilement » semble être la réponse sur laquelle tout le monde s'est accordé ce soir-là. Et les solutions pour protéger loups et éleveurs l'un de l'autre sont restées sans réponse définitive.
Tourné en 2015 entre causses, Cévennes, Alpes et même un petit tour par le parc de Yellowstone aux États-Unis (où une expérimentation de réintroduction de loups a eu lieu), ce documentaire souhaite « explorer les contradictions et les éléments d'un difficile débat ». Pour Marc Khanne, pas question de prendre position pour les éleveurs ou pour les défenseurs du loup : il s'attache surtout à montrer les contradictions et les questionnements des deux camps. L'occasion aussi, pour le documentariste, de rappeler que la prédation lupine est une question commune au niveau européen, lui qui est allé en Italie voir comment y fonctionne l'élevage. Loups et ovins ne cohabitent presque plus : dans les montagnes abruzzes, les élevages sont désormais en majorité hors-sol, a souligné le documentariste.