L'État doit revoir sa stratégie, dit la Cour des comptes
L'État devrait repréciser sa stratégie en matière d'agrocarburants, qui aujourd'hui réduit les gaz à effet de serre de façon limitée, pèse sur la balance commerciale et bénéficie plus à l'agro-industrie qu'aux agriculteurs, souligne la Cour des comptes dans un rapport publié le 20 décembre. Les incitations au développement des biocarburants dit « avancés » (produits à partir de matière première non destinée à l'alimentation humaine) restent en outre « insuffisantes », note la Cour. La France encourage depuis 2004 l'incorporation croissante de biocarburants dans les carburants fossiles, routiers en particulier. Le taux d'énergie renouvelable dans les transports a ainsi atteint 9,25 % en 2019, un niveau « comparativement élevé » au sein de l'UE, relève la Cour des comptes. Pour autant, ces biocarburants dits « conventionnels » affichent un bilan environnemental mitigé, note la Cour. Ils ont entraîné une réduction de GES limitée à 4,5 %, par rapport aux carburants uniquement fossiles, loin de l'objectif européen de 6 % en 2020. Ces productions conventionnelles plafonnent depuis une dizaine d'années et le solde commercial, déficitaire depuis 2016, continue à se creuser (472 millions d'euros en 2019), pointe la Cour, qui relève aussi « des bénéfices plus limités pour les agriculteurs que pour les agro-industriels ».