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Les salariés toujours plus mobilisés par le pouvoir d’achat et l’emploi

Plus de 4 500 personnes ont manifesté jeudi dans les rues d’Aurillac, de Saint-Flour et de Mauriac et réclamé encore plus fort l’augmentation générale des salaires.

Cette fois, les salariés du privé étaient beaucoup plus nombreux qu’en janvier. La grogne gagne tous les secteurs.
Cette fois, les salariés du privé étaient beaucoup plus nombreux qu’en janvier. La grogne gagne tous les secteurs.
© J.-M. A.

Une nouvelle fois, les Cantaliens ont répondu présent à la journée de grève lancée par l’intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFE-CFC, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa. Jeudi, des milliers de salariés du public et du privé, jeunes et retraités étaient unis pour réclamer encore, et toujours, une augmentation générale des salaires. À Aurillac, le rendez-vous avait été fixé devant le Prisme, sur la place du 8 mai. “Sarko, si tu savais, dans la merde où tu nous mets”. Sur un air bien connu des manifestants, surtout des étudiants, le ton était donné par les jeunes. En tête de cortège, ils faisaient part de leurs inquiétudes. “Nous ne sommes, pour l’instant, pas touchés par la principale revendication de nos parents, à savoir l’augmentation des salaires, expliquait Audrey. Mais on parle avec eux et on voit bien qu’ils sont inquiets pour leur pouvoir d’achat, leur avenir et pour le nôtre. Moi, c’est demain qui me fait peur, pour mes études, mon travail...”.

Toujours rien sur les salaires
Finalement, la prise de conscience ne serait-elle pas en train de devenir intergénérationnelle et conduisant du coup à une mobilisation bien plus profonde que ce qu’il n’y paraît ? Une question légitime car l’argent demeure bel et bien le nerf de la guerre dans ce conflit social. Pour les syndicats, tout est lié : “salaires trop bas donc pouvoir d’achat en baisse puisque les prix augmentent ; les grandes entreprises jouent avant tout sur les profits pour rémunérer leurs actionnaires plutôt que de remercier leurs salariés. Pire, certaines dévoilent des bénéfices records... mais aussi des licenciements !” “Chaque jour, on annonce de nouvelles banqueroutes, de nouveaux licenciements, de nouvelles fermetures d’usine. Pas un économiste informé ne se risquerait à pronostiquer l’étendue de la catastrophe pour les prochains mois”. Au nom de l’intersyndicale, Christian Auzolle se demande bien comment, “alors que les profits des entreprises du Cac 40 ont atteint 85 milliards d’euros, la paupérisation des salariés s’intensifie. Le patronat n’a aucun scrupule à sacrifier des emplois alors même qu’il réalise des bénéfices colossaux”. Et c’est justement là où le bât blesse. Car, depuis près d’un an, la principale revendication de l’intersyndicale est restée selon elle sans réponse. “Le sentiment depuis le 29 janvier, c’est de ne pas avoir été entendu, martelait Jean-Vincent Boudou (FO). Que peut bien peser le plan de relance de 2,6 milliards du 18 février face aux centaines de milliards injectés par l’Etat dans les banques, dans le secteur automobile... Après le sommet social, nous avons obtenu une augmentation des allocations familiales, la suppression de la première tranche d’imposition et l’amélioration des conditions de rémunérations du chômage partiel. Mais cela ne répond que partiellement à nos revendications”. Et de poursuivre : “D’augmentation des salaires, il n’en est toujours pas question. Il faut vraiment arrêter de prendre les salariés pour des idiots. Il faut arrêter la démagogie. Quand on rémunère plus le capital que les salariés, ce n’est plus possible. À un moment, je crois que certains vont se faire comprendre autrement car ils n’entendent pas payer les pots cassés d’une crise qui n’est pas la leur”. La Guadeloupe et la Martinique ont “montré l’exemple”. La Réunion réagit à son tour. La Métropole frémit à son tour. L’intersyndicale attend donc avec impatience la réaction du gouvernement pour “une augmentation générale de tous les salariés du public, du privé, des retraites, des pensions, des allocations et des minimas sociaux”.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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