Les produits mal-représentés dans les grandes surfaces
Déjà éprouvée ces dernières années, la filière vitelline a été frappée de plein fouet par la mise en place des mesures de confinement. Le 14 avril dernier, l’interprofession a lancé une campagne de communication afin d’alerter les pouvoirs publics et les consommateurs.
Si les boucheries restent ouvertes, les rayons traditionnels des enseignes de la grande distribution ont pour la plupart fermé. Une situation qui met aujourd’hui en péril la filière vitelline, qui s’inquiète de la faible représentativité de ses produits dans les linéaires des grandes surfaces. « Cette crise sanitaire met en lumière les difficultés récurrentes que nous connaissons depuis des années. Les consommateurs ne savent pas s’ils peuvent retrouver du veau au rayon viande blanche, viande rouge ou à proximité de l’agneau. Ils vont donc avoir tendance à se tourner vers d’autres viandes comme le bœuf et le poulet que les enseignes de grande distribution mettent beaucoup plus en avant dans leurs rayons », rappelle Angélique Delaire, administratrice de la Fédération nationale bovine (FNB) et membre du conseil d'Interbev section veaux de boucherie.
Inciter les GMS à soutenir la filière
Conséquence directe de ces difficultés de représentativité dans les grandes surfaces, la cotation du veau gras est aujourd’hui en chute libre ce qui affecte toute la filière. Depuis le début de la crise sanitaire, elle déplore une baisse d’activité moyenne de 35 % dans les abattoirs français. Dans le même temps, les industriels accusent le coup et alertent déjà les éleveurs sur des retards de sortie et des délais de vide de plus de six semaines. Malgré tout, la FNB a annoncé qu’elle resterait vigilante au respect des engagements pris par chacun par rapport au contrat-type, qui prévoit des cas particuliers d’allongement de la période d’engraissement. Elle n’hésite d’ailleurs pas à pointer du doigt les principaux distributeurs qui ont, semble-t-il, oublié leurs engagements pris en 2018 dans le cadre des États généraux de l’Alimentation. Bien décidée à alerter l’opinion publique, Interbev va lancer du 14 au 24 avril une grande campagne de communication à la fois sur Internet et à la radio. « Les enseignes de la grande distribution doivent absolument jouer le jeu. Nous leur demandons simplement de mieux mettre en avant nos produits et de rémunérer de manière plus juste les producteurs », rappelle Angélique Delaire.
La section veaux d'Interbev lance une campagne de communication du 14 au 24 avril, à la fois sur Internet et à la radio.