Prix du lait
« Les producteurs travaillent à perte »

La FDPL en partenariat avec l'UDSEA, a organisé le 19 mai dernier, une action syndicale place de Jaude pour la défense des prix agricoles. Comment évolue la situation ?
La semaine dernière la FNSEA, les JA et la FNPL appelaient les départements à mener des actions tournées vers les pouvoirs publics. A l'issue d'un rendez-vous avec Michel Barnier et Luc Chatel, les responsables syndicaux nationaux ont décidé de maintenir leur appel à mobilisation. Vu l'urgence de la situation, les producteurs de lait n'acceptent pas que les politiques adoptent des postures molles pour gagner du temps. Aujourd'hui, les comptes sont faits. On ne tiendra pas longtemps avec des prix du lait tels qu'ils se pratiquent actuellement, au bon vouloir des entreprises.
Quelles sont vos revendications ?
Elles sont simples : un prix rémunérateur pour un revenu rémunérateur. Aujourd'hui, on travaille à perte et la colère des éleveurs prend de l'ampleur. Toutes les grandes régions laitières ont été le théâtre d'opérations syndicales contre les entreprises. Dans notre département, des camions de ramassage du lait ont été bloqués dans la nuit de dimanche à lundi. Les blocages ont concerné toutes les entreprises. Les camions ont été immobilisés dans les cours de ferme ou sur les routes. Pour ma part nous étions une douzaine d'agriculteurs de la commune a s'être rassemblée. Nous avons bloqué les camions à partir de 23 h. Nous ne les avons relâchés que vers 6 h 30 pour aller traire.
Après les pouvoirs publics, la pression se fait aujourd'hui sur les entreprises ?
Lorsque le marché était porteur les entreprises ont voulu que la production suive et que les éleveurs puissent produire 20% de leur quota en plus. Pendant cette période, les prix des matières premières ont flambé et le prix des producteurs français a progressé, sans connaître les augmentations des pays voisins puisque les accords interprofessionnels amortissaient les fortes variations. Finalement, il y a trop de lait sur les marchés. Les prix s'effondrent. Il n'y a plus d'accords nationaux et les entreprises font pression pour une baisse du prix sidérante.
Pascal SERVIER, président de la FDPL 63