Fourme d’Ambert
Les producteurs de lait veulent booster la Fourme d’Ambert
Les éleveurs engagés dans l’AOC Fourme d’Ambert se sont retrouvés à Marmilhat, à l’invitation de leur représentant au Sifam (Syndicat interprofessionnel de la Fourme d’Ambert).

Au mois de février dernier, la Frsea Massif central, les transformateurs et affineurs AOC et l'Etat ont signé un accord cadre pour la valorisation des AOC fromagères d'Auvergne. L'accord a pour but de développer la vente, d'organiser la filière de ces 4 AOC et d'assurer la création et la redistribution de valeur ajoutée au bénéfice de l'ensemble des opérateurs économiques (agriculteurs, entreprises...). «Un accord marqué du sceau de l'équité» précise Philippe Maquin, président du Sifam, «équité entre les producteurs et équité entre les entreprises».
Une cotisation de 0,24 €/kg de Fourme d'Ambert
Pour sa part, l'état autorisera le CRIEL à appeler auprès des entreprises une «cotisation volontaire obligatoire» (CVO) basée sur les quantités de fromages vendues. Pour 6000 tonnes de fromages vendues par an, la CVO permettra de constituer une caisse d'environ 1,5 million d'euros.
L'argent collecté servira à financer des actions de promotion et à mettre en place une prime AOC pour aider les producteurs à appliquer le cahier des charges. La revalorisation du lait sera de 30 €/1000 litres dans un premier temps, avec un objectif de 70 € à terme. La prime ne s'applique pas sur la totalité du quota du producteur mais sur la partie du lait effectivement transformé en Fourme d'Ambert, soit environ 20 % du quota. «Il faut l'expliquer très clairement sur le terrain» demandent plusieurs pro-
ducteurs présents dans la salle. L'accord cadre prévoit deux rencontres annuelles pour faire le point sur les marchés et pour discuter de cette revalorisation du prix du lait . «Donc rendez-vous à l'automne» invite Nicolas Cussac à destination des entreprises.
20 % pour promouvoir les AOC fromagères auvergnates
La promotion des AOC est indispensable pour développer les ventes ou les soutenir dans un contexte économique morose. Les quantités de fromages vendues doivent augmenter, ce qui augmente parallèlement le montant de la CVO. «Indispensable» estime David Cohade, pour développer la filière. Comment utiliser le plus efficacement ces 20 % ? Une vraie question quand on sait que 300 000 € ne sont pas suffisants pour envisager une campagne publicitaire d'envergure nationale. Alors faut-il mener des opérations plus restreintes et mieux ciblées ? Faut-il agir en commun avec d'autres AOC ? Voici les questions qui se poseront dans les mois prochains aux représentants de la filière et aux syndicats d'appellation.
Retenus sur leur exploitation par le beau temps pour rattraper le retard accumulé cet hiver en raison de la météo, les éleveurs étaient peu nombreux à avoir fait le déplacement. Toutefois, l'est et l'ouest du Puy-de-Dôme, les départements du Cantal et de la Loire étaient représentés par une vingtaine d'éleveurs particulièrement motivés. Cette assemblée, organisée directement par les producteurs du Sifam, était la première après l'assemblée élective du 31 mars 2008 à Massiac. Parions que dans les années à venir, les éleveurs viendront nombreux pour peser sur le fonctionnement du Sifam et être pleinement acteur de l'AOC Fourme d'Ambert. Le nouvel accord-cadre leur met des cartes en main. A eux de les utiliser maintenant.