Point culture
Les prés et les champs partagent la même incertitude
Orages, canicule, grêles… Les dernières semaines n’ont pas épargné les champs. Une situation qui accentue les différences de maturité dans le département.


En ce début de mois de juillet, les différentes cultures du Puy-de-Dôme avancent à leur rythme. Après un printemps maussade, les premiers jours d’été ne s’annoncent pas meilleurs. Une météo capricieuse qui a ralenti certains travaux et occasionné, le week-end dernier, de violents orages. Une grêle abondante a frappé l’agglomération clermontoise et les communes alentours. Les vignes et les céréales n’ont pas été épargnées.
Dégâts récents et improbables
Samedi 30 juin 2012, aux alentours de 18 heures, des «œufs de cailles» sont tombés sur la tête des clermontois. Selon Philippe Heyraud, président de la Fédération Viticole du Puy-de-Dôme, des dégâts ont été relevés dans les vignes mais il est encore trop tôt pour quantifier les pertes. «Le sud de Clermont-Ferrand a été particulièrement touché. La vigne est à un stade sensible puisque le fruit est en pleine formation. La véraison (gonflement et coloration du grain) nous apportera un premier bilan de la grêle. Les dégâts pourront être quantifiés dans deux voire trois semaines. Aujourd’hui, nous devons éviter le développement des maladies. Après un tel orage, les viticulteurs ont 36 heures pour réaliser un traitement.» Un épisode malencon-treux alors que le vignoble apparaissait sous ses plus beaux jours. Les vignes étaient saines et dans les temps pour la vendange. Ce violent orage ne s’est pas arrêté à cette culture. Les céréales ont également étaient touchées.
Des céréales en pleine croissance
Comme en témoigne Christophe Cautier, président du syndicat maïs semence et agriculteur sur la commune de Saint-Beauzire : «Sur les secteurs de Pont-du-Château, Ennezat et les Martres, certaines parcelles sont endommagées à hauteur de 10 à 40 %. Les plantes sont défoliées voire coupées en deux. C’est une porte ouverte aux maladies.» L’agriculteur craint également que les parcelles de blés, alors en plein stade de maturation, aient des pertes conséquentes. Outre cet orage, ces deux cultures présentent un potentiel certain. A la mi-juillet, les premières moissons de blés pourraient débuter. Cette date dépend bien sûr de la météo, du secteur et de la variété implantée. Quant au maïs semence, Christophe Cautier explique qu’il débutera la castration ce week-end. Là encore, cette intervention dépend de nombreux facteurs agronomiques et pédocli-
matiques. Pour l’heure, les rendements semblent donc au rendez-vous malgré les aléas passés et à venir. «Nous craignions les orages de grêles qui peuvent tout détruire en un rien de temps. De plus, au printemps, les corbeaux et les palombes ont été nombreux dans les champs.» Une situation qui ne va pas en s’améliorant selon l’agriculteur.
De l’herbe toujours sur pieds
Côté fourrage, le retard enregistré il y a quelques semaines est encore d’actualité. Bon nombre d’agriculteurs n’ont pas terminé les fenaisons et s’abandonnent à la chance. Il faut bien cela pour arriver à faucher puisque les alternances soleil et pluie sont difficilement prévisibles. Une situation dont les agriculteurs commencent à se lasser. Pierre Blanchet, agriculteur à Saint-Sylvestre-Pragoulin témoigne: «Le temps n’est pas sûr, les sols trop humides et les orages sont fréquents. C’est le bazar ! Nous sommes début juillet et nous n’avons toujours pas terminé. La qualité ne va pas aller en s’améliorant.» Dans environ trois semaines, le service fourrage de la Chambre d’agriculture devrait avoir terminé le dépouillage des résultats qualitatifs des ensilages. Les agriculteurs craignant un manque de qualité seront peut-être rassurés. En attendant, les semaines à venir vont être déterminantes pour les céréales. Dans le département du Puy-de-Dôme, les moissons d’orge ont débuté dans les temps.