Météo
Les pluviomètres sont à sec !
La sécheresse actuelle correspond à un déficit important en pluviométrie et ce depuis le mois de janvier 2011. Les déficits pluviométriques sont variables suivant les localités du département.

Le mois d’avril est une catastrophe au niveau météorologique, pas une goutte d’eau, du moins pas suffisamment, n’est tombée du ciel pour rattraper le manque des 3 derniers mois. Les conséquences sont là, Météo France enregistre des déficits pluviométriques désastreux. Ces derniers sont similaires aux années, tant redoutées et mémorables, des grandes sécheresses telles que 1976, 1991 ou encore 2003. La saison paraît mal partie, tant pour les grandes cultures que pour l’élevage mais des améliorations sont toujours possibles.
Des facteurs aggravants
L’eau est tombée en très faible quantité depuis le mois de janvier, le mois d’avril compte seulement 5 à 20 mm d’eau sur l’ensemble du département. Un manque significatif auquel il faut ajouter les températures élevées de ces dernières semaines. Celles-ci sont bien au-dessus des normales de saison augmentant donc l’évapotranspiration. Ce sont, en premier lieu, les sols superficiels qui ont vu leur ressource s’affaiblir rapidement. Le département du Puy-de-Dôme a un déficit, par rapport à la normale, allant de 70 % à 90 % suivant les différentes localités. Ainsi les météorologues notent un manque d’environ 86 % pour la Limagne Nord, 68 % pour la Limagne Sud, 83 % pour les Combrailles et 86 % pour le Livradois. L’année précédente, à la même période, Clermont-Ferrand avait une pluviométrie (calculée depuis janvier) de 88 mm alors qu’aujourd’hui elle est de 66 mm. Il en va de même pour le Mont-Dore qui enregistrait 510 mm et seulement 210 mm actuellement.
Une suite d’éléments climatiques qui n’aide pas les productions végétales en pleine période décisive pour la production.
Des impacts irréversibles
Pour les grandes cultures, le manque d’eau en cette saison a des conséquences irrémédiables. En effet, sur le blé en pleine montaison, la régression de talles a déjà commencé, ce qui va avoir pour effet de diminuer le nombre d’épis au mètre carré. Le rendement est donc directement imputé et le résultat va être une forte hausse des cours. Il faut ajouter à cela, que les agriculteurs ont subi un automne pluvieux où les sols ont été très mouillés. Sur certaines parcelles l’enracinement n’est donc pas des plus favorables, limitant l’absorption du peu d’eau qu’il reste. Quant aux semis récents du maïs et de la betterave, ce manque d’eau aura eu pour effet de produire une levée non homogène sur les parcelles. De plus, les pieds levés commencent à souffrir de la sécheresse et par conséquent, des pertes sont à craindre notamment en maïs où la bonne implantation est primordiale.
Les prairies ne sont pas épargnées par le phénomène. Les éleveurs peuvent constater un fort ralentissement de la pousse d’herbe. Les premiers ensilages ont un rendement de -30 à -50% suivant les parcelles et le foin risque également de manquer. Aujourd’hui, l’herbe suffit à nourrir les animaux mais ils tournent beaucoup plus vite d’une prairie à une autre. Certains éleveurs sont même obligés de les faire paître sur des parcelles réservées à la fauche. Le retard peut être rattrapé en altitude si la pluie vient à arriver mais elle ne valorisera pas suffisamment les repousses des zones de plaines.
Un bien triste bilan pour l’heure actuelle. Des orages sont prévus pour la fin de semaine, mais c’est une quantité d’eau importante qu’il faudrait pour combler un temps soit peu le déficit.