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Irrigation
Les nouveautés de la campagne d'irrigation 2024 dans le Puy-de-Dôme

Les réseaux d'irrigation sont ouverts depuis le 1er avril. Contrairement à l'année précédente, les niveaux des réserves d'eau dont dépend le Puy-de-Dôme sont plus encourageants.

Enrouleur irrigation dans un champ de maïs semence
L'irrigation est ouverte dans le Puy-de-Dôme où les volumes individuels de prélévements ont été réhaussés.
© ©MélodieComte

Le 1er avril marque chaque année l'ouverture des réseaux d'irrigation. Contrairement aux années précédentes, les pluies de ces dernières semaines, bien qu'hétérogènes, repoussent le démarrage des premiers tours d'eau sur les blés. Ces mêmes précipitations permettent de reconstituer la ressource et les réserves en eau après un hiver particulièrement sec, encore une fois.


Situation de la ressource


La pluviométrie de ces dernières semaines a été hétérogène sur le département du Puy-de-Dôme. « 53 mm à Clermont-Ferrand, 101 mm à Chappes ou encore 91 mm à Issoire ont été relevés » souligne Ludmilla Deshayes, conseillère irrigation à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme. Malgré tout, ces cumuls donnent des précipitations supérieures aux normales sur cette période. « Grâce à ces pluies, la situation hydrologique des cours d’eau et l'indice d'humidité des sols ont continué de s’améliorer sur l’ensemble du département. » Après une année 2023 compliquée, la pluviométrie de ces derniers mois et dernières semaines a permis de retrouver des niveaux globalement dans la norme voire excédentaires dans certains secteurs. Pour rappel, l'année précédente à la même période, l’indice d’humidité des sols atteignait un déficit de 30 à 50% en Auvergne.


Les niveaux des barrages


Cette météo généreuse a également été profitable aux barrages. Ainsi, Villerest est plein, « comme à son habitude ». Son niveau reste aux alentours de 90% afin qu’il exerce son rôle d’écrêteur de crues.
Le barrage de Naussac est plein à 68% soit 126 Mm3 à date de ce mardi 2 avril. Grâce aux pluies survenues depuis la mi-février, le barrage a pu se remplir de manière considérable. Il y a encore un mois il cumulait seulement 71.59 Mm3 soit un taux de remplissage de 39% ; un niveau alors similaire à 2023. « Le pompage en cours dans l’Allier ainsi que la dérivation du Chapeauroux permettent des apports de l’ordre de 12 m3/s. » Les apports « modestes » du bassin-versant du barrage permettent également de contribuer à son remplissage. Après une année 2023 historiquement basse d’un point de vue remplissage (niveau maximum du barrage à 92 Mm3), l’année 2024 s’annonce meilleure. La pluviométrie de ces derniers jours ayant permis de remonter les débits de manière importante, on peut donc espérer voir le niveau de Naussac atteindre et même dépasser les 140 Mm3 (niveau de mai 2022) soit plus de 75%.
Quant au barrage de la Sep, son taux de remplissage affiche 95,5%. « Le barrage est quasiment plein. »

À lire aussi : "L'eau, c'est notre problème à tous" 
 

Des  nouveautés pour la campagne


Bertrand Nicolas, membre du bureau de la Chambre d'agriculture, en charge du dossier eau

Bertrand Nicolas, membre du bureau de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme.



Au mois de mars, les volumes prélevables pour les irrigants individuels sur l'axe Allier, ont été relevés. Ces derniers correspondent aux historiques de chacun des agriculteurs. De même, les volumes totaux prélevables à l'irrigation ont été augmentés.
Nous sommes en ce moment en négociations au Comité Départemental de l'Eau (CDE) pour abaisser les seuils de restrictions des arrêtés cadre sécheresse. Nous demandons une révision des chroniques des cours d'eau du département dont certaines sont très longues (allant jusqu'à plusieurs décennies), selon l'ancienneté des stations de mesures. Nous demandons de prendre en compte les impacts du dérèglement climatique sur les débits de ces cours d'eau et donc de réduire les chroniques aux 15 dernières années. Cela aura pour conséquence de réduire les seuils. Ainsi, à titre d'exemple, si le seuil de déclenchement de l'arrêté cadre était établi à 400 L/s et qu'il passe à 300 L/s, l'arrêté sécheresse interviendra plus tard.


Depuis quelques années maintenant, l'administration nationale et locale est bien plus à l'écoute de nos demandes. Il y a du changement. Toutefois, si les intentions sont bonnes, nous constatons encore des lenteurs dans la mise en route des solutions ou réponses apportées à la profession.
Enfin, nous avons le sentiment d'avancer chaque jour davantage sur la question d'une gestion concertée de l'eau dans le Puy-de-Dôme. La profession agricole, consciente des enjeux autour de l'eau, réclame depuis longtemps cette concertation avec tous les acteurs et surtout une gestion multi-usage de la ressource.

 

À lire aussi : Maïs semence : "la Limagne n'est pas épargnée par les baisses de surfaces"
 

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