filière Bois
Les métiers de l’amont de la filière bois en recherche de main-d’œuvre
La filière et plus particulièrement le domaine de la scierie manque de main-d’œuvre. Malheureusement, les formations professionnelles n’attirent pas les jeunes.

«Les préjugés ont la dent dure.» Gérard Vial, responsable pédagogique des formations de scieries au Centre de Formation par Apprentissage d’Ambert tire la sonnette d’alarme. Pour l’année scolaire 2013-2014, il compte seulement quatre élèves dans sa classe de BAC Pro Technicien de scierie, quatre en CAP deuxième année et six en formations continues. Quant à la classe de CAP première année, le manque de candidat n’a pas permis son ouverture. Les métiers de la scierie ou encore de l’exploitation forestière sont boudés par les jeunes.
Professions en péril
Le phénomène n’est pas sans conséquence pour le centre de formation mais aussi pour les professionnels de la filière forestière. Le CFA d’Ambert reçoit régulièrement des demandes d’embauches de la part des scieries auvergnates, voire de la France entière qui ont bien des difficultés à trouver des salariés. « Il y a deux ans, nous avons reçu un coup de téléphone d’une scierie bretonne qui recherchait un employé» explique le professeur. Cette situation n’est autre que le fruit d’un manque d’évolution de l’image des professions forestières. Pourtant, elles ont évolué et dans le bon sens. « Le bucheron avec des bras gros comme des jambes de rugbyman, une hache sur l’épaule et un thermos de soupe à la main, seul au milieu d’une forêt de sapins, c’est fini. Aujourd’hui, les bucherons comme les scieurs ont du matériel mécanisé qui travaille le bois à leur place. Ils ont seulement à piloter et à entretenir ces machines modernes. Tout le monde peut trouver sa place, y compris les femmes et les jeunes en réussite scolaire qui souhaitent un contact direct avec le monde professionnel.» Malheureusement, les formations professionnelles sont, pour les jeunes mais aussi leurs parents et le corps professoral, synonymes d’échec scolaire ou «de voie de garage».
Casser les préjugés
Pour tenter de briser ces images négatives, le Conseil régional d’Auvergne, Auvergne Promobois et la Maison de la forêt et du bois ont décidé de s’adresser directement aux conseillers des missions locales, des Pôles Emplois, des CIO (Centre Information de l’Orientation) et du rectorat.Ils seront régulièrement invités, durant le printemps 2014, à participer à des visites de centres de formations professionnelles et d’entreprises forestières.
Une première journée a été organisée le 19 décembre dernier au CFA d’Ambert. Le matin, les participants ont découvert le plateau technique du centre de formation ainsi que les différents ateliers (affûtage et construction bois). Ces installations modernes, et en partie automatisée sont des supports pédagogiques indispensables, mais aujourd’hui sont sous exploitées par manque d’étudiants. L’après-midi, les conseil-lers ont été confrontés aux difficultés de l’entreprise Livrabois qui peine à recruter des apprentis. La réalité du terrain a, semble-t-il, éveillé les consciences mais le chemin est encore long pour que l’on soit fier des métiers de la production forestière.