Les EDT se marient pour affronter l’avenir
Les EDT Auvergne et Rhône-Alpes s’unissent
pour le meilleur et adoptent la nouvelle géographie régionale.

C’est dans l’enceinte du Sommet de l’élevage, au cœur de l’esplanade « matériel » qu’a eu lieu l’union. En discussion depuis plus d’un an, la fusion des EDT Auvergne et Rhône-Alpes a été actée le 6 octobre en présence des présidents départementaux, régionaux (Patrice Grand pour l’Auvergne et Christian Jean pour Rhône-Alpes) et du vice-président de la Fédération nationale, Jean-Paul Dumont.
Ce mariage rassemble les syndicats EDT de 12 départements soit plus de 500 adhérents. Cette nouvelle fédération est la troisième du genre en France après l’Aquitaine et l’Occitanie. Un rapprochement indispensable à l’avenir des entrepreneurs de travaux agricoles. Comme l’ensemble des corps de métier rattachés à l’agriculture, ils subissent eux aussi de plein fouet la crise conjoncturelle.
Se rassembler pour résister
Entre retard de paiement des clients, investissements matériels de plus en plus lourds, charges de fonctionnement et patronales en hausse, les EDT ont le sentiment d’être « pris dans un étau» comme l’explique Patrice Grand, co-président de la nouvelle fédération Auvergne-Rhône-Alpes : «nous sommes cisaillés entre notre conscience professionnelle qui nous interdit d’abandonner les agriculteurs mauvais payeurs, sous peine d’aggraver leur situation, et nos banquiers qui nous demandent d’honorer nos créances. Cette année encore, les rendements ne sont pas au rendez-vous et les prix sont au plus bas. Nous serons pour la deuxième voire troisième année consécutive, la variable d’ajustement acceptant des reports de paiement tout en payant nos propres charges. La situation est complexe pour ceux d’entre nous qui ont réalisé dernièrement de gros investissements. »
La fusion des fédérations régionales ne viendra pas, bien sûr, à bout du problème mais les entrepreneurs espèrent se soutenir, mutualiser leurs moyens de communication et surtout s’engager davantage dans les grands enjeux professionnels à travers ce rassemblement. « La force des EDT est leur polyvalence puisqu’ils interviennent à la fois dans l’agricole, le forestier et les travaux publics. Nous devons continuer à cultiver cela et surtout nous rassembler pour faire entendre notre voix. »