Les Cuma peuvent et veulent travailler et investir en intercuma
Les retards de versement des subventions, la révision des règles coopératives et le travail en intercuma étaient au programme de l’assemblée générale de la FDCUMA de Haute-Loire.
Les Cuma de Haute-Loire investissent. En 2016, leurs investissements en matériels s’élèvent à 3,9 millions d’euros (en baisse de 2,7% par rapport à 2015) et leur chiffre d’affaires s’établit à 4,9 millions d’€. Certains matériels pouvant bénéficier de subventions via le PDRH Auvergne 2014-2020*, les Cuma ont déposé 88 dossiers de demandes depuis 2015. Or, les subventions tardent à être versées. «On attend les aides de la Région depuis 2 ans» a indiqué Michel Pagès président de la Cuma de St Vidal, lors de l’assemblée générale de la FDCUMA le 17 novembre dernier à St Vidal. «Pour un montant total HT d’investissement de 3,5 millions d’€ depuis 2015, les Cuma attendent un volume de subventions de 1,1 million d’€. Or, sur ces 1,1 million, seuls 188 518 € ont été versés à ce jour !» souligne le président de la FDCUMA, Christophe Boissières.
Subventions non versées !
À la tribune, le député et conseiller régional Jean-Pierre Vigier a rappelé les raisons de ce gros retard de paiement (causé par un dysfonctionnement du logiciel Osiris) et a promis une arrivée imminente des aides : «La Région a mis en place son propre logiciel et elle fait aujourd’hui l’avance sur des crédits d’État».
«Je comprends les difficultés de la Région mais ce n’est plus entendable en 2017 ! On a besoin de trouver des solutions» a souligné Daniel Petit-Jean, président de la FRCUMA Aura. Jean-Pierre Vigier a demandé au réseau Cuma de lui fournir la liste des dossiers qui n’ont pas encore reçu de subvention et a promis d’apporter des réponses dans les plus brefs délais : «Dès le 15 décembre, les Cuma devraient commencer à percevoir leurs aides. Je suis à votre écoute car les Cuma jouent un rôle important auprès des agriculteurs». Quant aux contreparties émanant du Département et de l’Europe (via le FEADER), Jean-Pierre Vigier a assuré qu’elles seront également débloquées.
Les responsables du réseau Cuma ont profité de la présence du conseiller régional pour lui rappeler l’insuffisance de l’enveloppe du PDR 2014-2020 et ainsi réclamer d’urgence son réabondement afin de pouvoir soutenir les projets des Cuma jusqu’au terme du programme.
Cette assemblée générale fut l’occasion d’évoquer l’application de nouvelles règles coopératives qui vont impacter financièrement certaines Cuma de Haute-Loire. Ces dernières devront faire appel au service de réviseurs. «La loi de 2014 oblige à une révision des coopératives dans 3 situations. Situation 1 : plus de 50 associés, une moyenne de 2 millions d’€ de chiffres d’affaires, un total bilan de 1 million d’€. Situation 2 : les Cuma qui ont 3 exercices déficitaires consécutifs. Situation 3 : lorsque les pertes d’un exercice s’élèvent à la moitié au moins du montant le plus élevé atteint par le capital social de la coopérative» a présenté Catherine Aubazac responsable équipe comptables à Cerfrance Haute-Loire. Les animateurs de la FDCUMA, Régis Brun et Jean-Jérôme Barbier, ont invité les Cuma à anticiper cette obligation et à faire appel à leur service si nécessaire.
La FDCUMA a relayé un changement au sein de son équipe administrative ; depuis le 2 novembre, Marlène Brisse a rejoint l’équipe des animateurs en prévision du remplacement d’Emmanuel Roux qui quittera sous peu la fédération.
La solution intercuma
Les responsables de la FDCUMA ont souhaité aborder une thématique qu’ils jugent importante pour le réseau : l’intercuma. L’échange de matériels, de bâtiments et de main d’oeuvre en intercuma est une pratique de plus en plus fréquente qui permet de répondre à des besoins grandissants dans ces trois domaines. «Les statuts Cuma, qui vont bientôt être remis à jour, prévoient depuis longtemps qu’une Cuma peut être adhérente à une autre Cuma, même située au delà de sa circonscription géographique. L’évolution de ces groupes au sein des Cuma, à la recherche de volumes d’activités nécessaires et de rentabilité, pousse naturellement les Cuma à s’organiser et à travailler en intercuma. L’intercuma fonctionne très bien aujourd’hui» a expliqué Christophe Boissières dans son rapport d’orientation.
Toutefois, investir et travailler ensemble entre Cuma nécessite un temps de préparation, de concertation et d’organisation préalable. «Notre réseau d’animateurs et animatrices est là pour vous accompagner sur vos projets de travail en intercuma par l’intermédiaire du dispositif DINA» a-t-il ajouté à l’intention des représentants des Cuma présents dans la salle.
*Programme de développement rural
Intercuma
Atouts : le groupe d’utilisateurs ainsi élargi permet d’atteindre un volume d’activité suffisant pour acquérir du matériel performant avec un coût d’utilisation raisonnable. La Cuma adhérente ne représente qu’un seul adhérent, (quorum plus facile à atteindre lors de décisions à prendre).
Possibilité pour la cuma qui détient le matériel de travailler en dehors de sa circonscription.
Contraintes : Être attentif sur les règles d’utilisation des matériels au départ. Le règlement intérieur de l’activité concernée doit être le même pour tous. Nécessité de disposer de responsables matériels fortement impliqués dans les Cuma concernées.